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Dans l'hémicycle

Abrogation de la réforme des retraites : à l’Assemblée, le seum en scène du RN

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Le parti d’extrême droite souhaitait mettre aux voix ce jeudi 31 octobre l’abrogation de la réforme des retraites, mais en a été empêché par ses opposants. Il a malgré tout tenu à débattre, dans une ambiance électrique, sur le texte vidé de sa substance.
Lors de la discussion à l'Assemblée nationale de la propositiond de loi RN d'abrogation de la réforme des retraites. (Stéphane de Sakutin/AFP)
publié le 31 octobre 2024 à 19h12
(mis à jour le 31 octobre 2024 à 20h02)

Ça ne sert à rien, mais ça soulage. Pendant près de six longues heures, ce jeudi 31 octobre à l’Assemblée, chaque groupe a pu redire ce qu’il pensait de la réforme des retraites d’Elisabeth Borne, s’entre-accuser de social-traîtrise et de démagogie, de posture et d’hypocrisie, pour finir par voter un texte vidé de son objet initial : l’abrogation de la réforme des retraites, défendue par le Rassemblement national (RN) lors de sa niche parlementaire – une journée où un parti d’opposition a la maîtrise de l’ordre du jour.

Le texte ayant été préalablement dépecé en commission par les adversaires du RN, le piège à loup imaginé par son rapporteur, Thomas Ménagé, député du Loiret, pour coincer la gauche, a perdu de son mordant. N’en restait qu’une série d’amendements préconisant une ribambelle de rapports, quelques taxes additionnelles sur le tabac censées assurer le financement de l’abrogation de la réforme… et un amas d’invectives, de rappels au règlement et de temps perdu. Qu’à cela ne tienne : le RN a juré de ne pas retirer son texte et d’aller au vote ce jeudi. Cette fois, c’est l’extrême droite qui «bordélise».

«L’opération de com a assez duré»

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