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Etape

Abrogation de la réforme des retraites : la proposition de loi RN jugée recevable par le bureau de l’Assemblée

Le texte présenté par le parti d’extrême droite a été jugé recevable mercredi 18 septembre par le bureau de l’Assemblée, plus haute instance exécutive. Les représentants du Nouveau Front populaire ont voté pour. Il ira en commission avant une arrivée prévue dans l’hémicycle le 31 octobre.
A l'Assemblée nationale, mardi. (Albert Facelly/Libération)
publié le 18 septembre 2024 à 17h15

Un premier feu vert. La proposition de loi du Rassemblement national visant à abroger la dernière réforme des retraites, qui avait porté l’âge de départ à 64 ans, a été jugée recevable ce mercredi 18 septembre par le bureau de l’Assemblée, plus haute instance exécutive, selon des sources parlementaires.

A majorité à gauche, cette instance où le parti d’extrême droite n’a actuellement pas de droit de vote devait se prononcer sur sa recevabilité financière. Dix députés se sont prononcés pour la recevabilité et sept contre. Les représentants du Nouveau Front populaire ont voté pour. Le texte ira en commission avant une arrivée prévue dans l’hémicycle le 31 octobre.

Embarras à gauche

Mais le parcours législatif du texte jusqu’à ce qu’il soit définitivement adopté est plus que semé d’embûches. Le sujet embarrasse à gauche, les partis estimant que le RN tente de «piéger» le Nouveau Front populaire, certains élus refusant de se voir associer à un texte émanant de l’extrême droite. La députée du groupe Ecologiste et Social Sandrine Rousseau plaide ainsi pour que la gauche tente de faire passer sa propre proposition d’abrogation sur une semaine de textes transpartisans, ou de le faire par amendement au budget de la sécurité sociale, plutôt que de voter le texte RN. «C’est une question de quelques semaines», affirmait l’élue écologiste.

Le président de la Commission des Finances de l’Assemblée nationale, Eric Coquerel (LFI), annonçait dimanche que son groupe présenterait sa propre proposition de loi d’abrogation de la réforme des retraites dans sa niche parlementaire de novembre, estimant ne pas pouvoir soutenir celle du RN fin octobre. «Nous, ce que nous regardons aujourd’hui, c’est de faire en sorte que d’ici la fin de l’année, on puisse s’assurer de l’abroger mais avec nos propres mesures que nous allons proposer», expliquait l’insoumis, écartant l’idée d’approuver l’abrogation lors d’une journée réservée aux propositions de loi du RN, sa «niche» parlementaire, prévue le 31 octobre.

«C’est un problème de donner une victoire sociale à un mouvement qui propose une politique économique qui n’est pas très différente finalement de celle de Monsieur Macron et de lui donner cette caution-là», a estimé Eric Coquerel. Ce dernier dénonçait aussi un «leurre de la part du RN», qui déposerait cette abrogation dans le cadre de sa niche à l’Assemblée, mais sans «aucune assurance qu’elle soit ensuite discutée au Sénat» où il ne dispose pas de groupe et où son président LR Gérard Larcher a d’ores et déjà «dit que ça ne serait pas le cas».