Les élections européennes ont révélé une carte de France submergée de brun : de la Bretagne à Aix-en-Provence en passant par Châteauroux, le Rassemblement national a conquis nombre de nouveaux territoires. Vote anti-Macron, sentiment d’insécurité, envie de «tester autre chose»… A travers une série de reportages, Libération explore les raisons d’une telle poussée de l’extrême droite.
Anne-Laurence Petel a réuni ses troupes au café tôt ce mardi 11 juin au matin. Le coquet marché place Verdun, dans le centre-ville d’Aix-en-Provence, n’est pas le plus garni de la semaine, mais la députée Renaissance sortante des Bouches-du-Rhône n’a pas de temps à perdre. Dimanche soir, le Premier ministre l’a appelée dix minutes avant l’annonce présidentielle : elle repart en campagne. «On a fait une première réunion jusque tard dans la nuit et on est déjà sur le terrain, explique-t-elle. Il faut analyser très vite ce désamour.»
A lire aussi
Un doux mot pour une claque inédite : dans son fief aixois, dimanche, le RN a largement devancé le parti présidentiel, avec 22,69 % des voix contre 17,27 %. Une première historique pour la voisine bourgeoise de Marseille qui, jusqu’alors, avait invariablement réservé ses votes à la droite traditionnell