Y aurait-il des bons et des mauvais réfugiés, pour l’extrême droite ? Contraints par la vague d’empathie envers le peuple ukrainien, et sans doute gênés par leur poutinophilie tenace, les deux candidats à la présidentielle, Marine Le Pen et Eric Zemmour, ont semblé ces derniers temps vouloir se donner des airs avenants envers ceux qui fuient la guerre déclenchée par la Russie. Ils ont aussi montré une compassion variable selon les ethnies. En ce qui concerne les Ukrainiens, Marine Le Pen est allée vendredi jusqu’à citer la Convention de Genève, qui en principe engage la France à protéger sur son territoire tout étranger persécuté dans son pays, pour affirmer par un «bien sûr» franc et massif qu’il fallait accueillir des réfugiés ukrainiens sur notre sol. L’élan de bonté envers des immigrés est inhabituel pour la candidate d’extrême droite.
Il y a moins d’un an, elle avait en tout cas les bras moins ouverts : après l’arrivée au pouvoir des talibans à Kaboul, son parti était tellement contre l’accueil des réfugiés afghans qu’il avait lancé une pétition : «Le droit d’asile ne doit pas con