Juin 2015 dans un bureau de l’Assemblée nationale. Pierre Gentillet, jeune militant du parti Les Républicains (LR), écoute un vieux routard de la droite dure, Jacques Myard, député d’un riche coin des Yvelines, demi-célébrité parlementaire gueularde, tempétueuse et théâtrale. Dans son bureau, l’aîné dresse un triste tableau du pays, lui met dans les mains son ouvrage dédicacé et finit par demander, l’air de rien : «Tu me prêterais ton fichier des jeunes militants LR ?» Le jeune enrage : décidément, ces vieux notables ne changeront pas. Rien à faire avec ces «pachydermes», comme il les appelle. L’entrevue le décide à claquer la porte du parti de droite.
Un peu moins de dix ans plus tard, les deux hommes pourraient se retrouver, en alliés, à l’Assemblée nationale. Gentillet est candidat RN dans le Cher pour les législatives anticipées du 30 juin et du 7 juillet. Myard, lui se présente sous la bannière LR, mais dans le cadre de l’alliance avec l’extrême droite soutenue par le président de LR, Eric Ciotti. «Quand nous arriverons ils partiront», promettait le FN de