Rien de tel qu’un affect commun pour souder un camp politique trop souvent fracturé par diverses stratégies électorales ou militantes. La haine suscitée par la vision de centaines de fidèles musulmans en train de fêter la fin du Ramadan, dimanche 30 mars, a agi comme une sorte de «divine providence», en produisant des réactions quasi unanimes, des franges les plus radicales de l’extrême droite aux plus ripolinés des élus du Rassemblement national (RN).
Evidemment, entre le racisme décomplexé d’un groupuscule et les circonvolutions embarrassées de députés encravatés, les formulations varient. Un peu à l’image de la célèbre tirade du nez de Cyrano de Bergerac – «On pouvait dire… Oh ! Dieu ! … bien des choses en somme… En variant le ton» – improvisons celle des haïsseurs de musulmans. Sincère : «Je vais le dire simplement, gentiment et sans haine, mais je vais le dire car c’est ce que tout le monde pense ce soir en voyant les images de l’Aïd : il y a beaucoup trop de musulmans en France. Ça ne peut pas marcher», écrit Alice Cordier, la patronne du microscopique groupe féminin Némésis, félicitée pour son action par