Ils s’en étaient moqués, des affiches de campagne de la Nupes invitant à élire «Mélenchon Premier ministre». C’était il y a deux ans. «Il a moins de chances d’être Premier ministre que moi de gagner au loto sans jouer !» raillait alors Marine Le Pen, persuadée que la «logique des institutions» conférerait à coup sûr, au terme des législatives de juin 2022, une majorité absolue au président de la République nouvellement réélu. Pas mal d’eau a coulé sous les ponts et le Rassemblement national (RN) inonde désormais ses réseaux sociaux d’un visuel représentant Jordan Bardella, sourire étincelant sur fond de Palais-Bourbon, et la mention «Premier ministre». Arrivé, dimanche soir, avec 31,37 % des suffrages, plus de quinze points devant la liste de la majorité présidentielle, ramenée à 14,6 %, le poulain de Marine Le Pen, et l’ensemble de son parti avec lui, se sentent pousser des ailes. «Je pense qu’on gagnera, croit dur comme fer le député européen Thierry Mariani. En trois semaines, vous n’inversez pas la tendance : Macron pourra faire tous les discours qu’il veut, je n’ai jamais vu une telle détestation dans le pays.» Selon une première enquête Harris pour Challenges,
Récit
Après l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale, les cadres du RN entre jubilation et opération séduction
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Dimanche 9 juin à Paris, aux côtés de militants RN après l'annonce de la dissolution de l'Assemblée nationale par Emmanuel Macron. (Denis Allard/Libération)
par Nicolas Massol
publié le 10 juin 2024 à 20h51
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