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Reportage

Au CHU d’Orléans : «RN ou pas, ça ne changera rien pour nous»

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Elections législatives 2024dossier
Les soignants du centre hospitalier universitaire semblent résignés ou indifférents à la possible arrivée au pouvoir du parti d’extrême droite.
Au CHU d'Orléans, en 2023. (Cyril Zannettacci/Vu pour Libération)
publié le 20 juin 2024 à 8h30

«Salut les gars ! Votez bien !» Devant l’entrée centrale du Centre hospitalier universitaire d’Orléans, un petit groupe d’agents ouvriers se sépare joyeusement. La dissolution brutale de l’Assemblée nationale décidée en haut lieu pour des raisons nébuleuses fait leur affaire. «Macron a foutu le bordel et ça me plaît bien, rigole l’un des trois hommes restés sur place. Il veut sans doute démissionner pour pouvoir se représenter. Mais cela ne va pas se passer comme cela. Le peuple va parler.» Lui trouve le moment idéal. Dans ce département du Loiret, frappé de plein fouet par la désertification médicale, Jordan Bardella vient de plier le match des européennes en engrangeant 35 % des suffrages, plus du double de la liste soutenue par l’Elysée, près de trois fois le score de celle emmenée par le socialiste Raphaël Glucksmann. Même à Orléans, ville traditionnellement rétive aux extrêmes, le RN a pour la première fois décroché la pole position. En guise d’explication, le fonctionnaire hospitalier désigne l’immense bâtiment moderne qui abrite une panoplie enviée de services de soins. «Notre hôpital, c’est de