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Présidentielle 2022

Au Quai d’Orsay, des diplomates déçus de Macron mais plus inquiets encore du risque Le Pen

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A l’approche du second tour, des diplomates alertent sur la «catastrophe» que serait une victoire de la candidate d’extrême droite. Dans le même temps, la disparition du corps diplomatique actée par le chef de l’Etat et ses «coups d’éclats» sur la scène internationale ont laissé des traces durables.
Marine Le Pen le 12 avril à Vernon, dans l'Eure. (Denis Allard/Libération)
publié le 19 avril 2022 à 16h32

Ils sont la courroie de transmission du «domaine réservé» du président de la République. Ambassadeurs, conseillers dans les chancelleries européennes ou agents du ministère des Affaires étrangères à Paris… Des chevilles ouvrières de la diplomatie française qui, à l’approche du second tour de la présidentielle, partagent leurs états d’âme. Pour la troisième fois en vingt ans, l’extrême droite s’est hissée aux portes du pouvoir. En 2017, une certaine répulsion avait gagné les diplomates, certains allant jusqu’à sortir de leur droit de réserve. Dans une tribune publiée dans le Monde, l’ancien ambassadeur de France au Japon Thierry Dana avait ainsi indiqué qu’il refuserait de «servir» Marine Le Pen si elle accédait à l’Elysée.

Peu avant le premier tour, l’ambassadeur aux Etats-Unis de l’époque, Gérard Araud, connu pour son franc-parler, expliquait sa position auprès de Libération : «Je connais le devoir de réserve. […] Mais j’ai ma conscience. Et elle me dit que cette élection n’est pas une élection comme une a