Ils sont la courroie de transmission du «domaine réservé» du président de la République. Ambassadeurs, conseillers dans les chancelleries européennes ou agents du ministère des Affaires étrangères à Paris… Des chevilles ouvrières de la diplomatie française qui, à l’approche du second tour de la présidentielle, partagent leurs états d’âme. Pour la troisième fois en vingt ans, l’extrême droite s’est hissée aux portes du pouvoir. En 2017, une certaine répulsion avait gagné les diplomates, certains allant jusqu’à sortir de leur droit de réserve. Dans une tribune publiée dans le Monde, l’ancien ambassadeur de France au Japon Thierry Dana avait ainsi indiqué qu’il refuserait de «servir» Marine Le Pen si elle accédait à l’Elysée.
Peu avant le premier tour, l’ambassadeur aux Etats-Unis de l’époque, Gérard Araud, connu pour son franc-parler, expliquait sa position auprès de Libération : «Je connais le devoir de réserve. […] Mais j’ai ma conscience. Et elle me dit que cette élection n’est pas une élection comme une a