Septembre 2021, une paillote sur la plage de Fréjus. Marine Le Pen a sa tête des mauvais jours. La rentrée politique, celle de sa troisième élection présidentielle, s’annonce déjà plombée par les piètres résultats de son parti aux régionales et départementales de juin et, depuis l’été, par la rumeur d’une imminente candidature d’Eric Zemmour. La leader d’extrême droite décide de passer sa colère sur deux journalistes du Monde, qui viennent de publier un long récit sur l’état du Rassemblement national (RN). Surtout, un nom cité dans l’article semble l’avoir mise hors d’elle. «Le Monde qui cite Jean-Yves Le Gallou, les apostrophe-t-elle. Vous êtes allés ressortir Le Gallou ! Un révisionniste !» Enarque aussi brillant que radical, l’ancien cadre du Front national, ex-bras droit de Mégret qu’il a suivi lors de la scission du parti en 1999, fait partie des têtes de Turcs de Marine Le Pen.
Beaucoup de choses les opposent : lui est issu de la Nouvelle Droite, un courant de pensée racialiste qui met l’accent sur l’idée d’un peuple de souche européenne, rejette le métissage, préconise l’union des droites et