La scène se passe dans un café des beaux quartiers parisiens. Devant une poignée de journalistes, un cadre du Rassemblement national (RN), peu suspect de conservatisme moral et partisan d’une ligne sociale, se met à chanter les louanges de Marion Maréchal, à la fibre aussi réactionnaire que libérale sur le plan économique. «Si vous regardez bien, Marion a les mêmes réflexes que sa tante sur à peu près tous les sujets», tresse notre homme devant ses interlocuteurs, intrigués par cet hommage de la carpe au lapin. Puis l’étonnement se dissipe : vanter la nièce est le meilleur moyen de rabaisser Jordan Bardella, le président du RN, devenu, depuis la condamnation de Marine Le Pen dans l’affaire des assistants parlementaires, le possible candidat de son parti pour la prochaine présidentielle.
Quelques jours plus tôt, configuration inverse. Un autre cadre du parti, tendance catho libérale et donc plutôt enclin à soupirer pour Marion Maréchal, se met lui à vomir sa bile dessus.