Menu
Libération
Enquête

Au RN, le droit des femmes reste en cuisine

Article réservé aux abonnés
Féminisme de façade, ambiguïté sur l’IVG, double discours sur la parité… Si elle fait mine de défendre les droits des femmes, la formation d’extrême droite conserve une ligne nataliste et sexiste.
A Perpignan, le 4 juillet 2021. Au sein du Conseil national du RN, sur 102 délégués départementaux «Libération» a dénombré 15 femmes. (Denis Allard/Libération)
publié le 19 novembre 2023 à 20h57
(mis à jour le 20 novembre 2023 à 11h38)

Le cri vient du cœur. «Ah non !» s’exclame la députée de La France insoumise Clémentine Autain dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale. Ce 12 octobre, l’élu du Rassemblement national (RN) Emmanuel Taché de La Pagerie vient de citer Simone de Beauvoir pour appuyer sa proposition de loi visant à soutenir les femmes qui souffrent d’endométriose. Un texte dénoncé par la gauche et la majorité, jugé inutile et ne correspondant pas aux demandes des associations spécialisées. «Ils parlent de cinq stades de la maladie alors qu’il n’y en a que quatre, disent que ça ne concerne que les femmes en âge de procréer alors que c’est faux et évoquent un chemin de guérison quand il n’y a pas de traitement… C’est une instrumentalisation de la souffrance des femmes», s’indigne Véronique Riotton, députée Renaissance et présidente de la délégation aux droits des femmes. Qui rappelle l’absence de élus RN (sauf un), en janvier 2022, lors de l’adoption de la résolution portée par la même Clémentine Autain sur… l’endométriose.

Qu’importe. Pour le parti d’extrême droite, l’opération vise à afficher un intérêt pour le thème des droits des femmes, en s’appropriant au passage Simone de Beauvoir, figure historique devenue consensuelle. «Elle ne vous appartient pas !» s’écrie plus tard le député frontiste Jocelyn Dessigny quand l’écolo Sandrine Rousseau, à son tour, proteste contre la récupération de l’autrice du Deuxième Sexe. L’homme ne manque pas de culot : en juin, il avait