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Libération
La Bresle, une vallée en campagne

Au Tréport, le «manque de brassage» et le désintérêt politique, moteurs du vote RN

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Election Présidentielle 2022dossier
Au fil de la campagne, «Libération» arpente pour cette chronique la vallée de la Bresle, «la plus ouvrière de France», à cheval entre la Seine-Maritime et la Somme. Jeudi, les salariés de la grande verrerie Verescence étaient nombreux à avoir zappé le débat télévisé de la veille entre Marine Le Pen et Emmanuel Macron.
Un ouvrier de la verrerie Verescence, dans la vallée de la Bresle, à cheval sur la Seine-Maritime et la Somme. (Denis Allard/Libération)
publié le 22 avril 2022 à 13h24

Les abstentionnistes du «grand débat» ? Ils sont là, en nombre, devant les grilles de l’usine Verescence, la grande verrerie posée sur la Bresle, entre Mers-les-Bains (Somme) et Le Tréport (Seine-Maritime). On les a rencontrés jeudi à midi, quand les équipes de l’après-midi prennent le relais de celles qui avaient commencé le travail à 5 heures du matin.

Parmi ces derniers, rares sont ceux qui étaient devant leur télévision mercredi soir. Et s’ils l’étaient, malgré le réveil qui sonne à l’aube, c’était plutôt, reconnaissent plusieurs ouvriers, pour regarder le match de Ligue 1, l’Olympique de Marseille contre Nantes. Le long duel Macron-Le Pen ne semble pas avoir recruté plus de téléspectateurs parmi ceux qui prennent la relève. «Le débat ? Ah non, pas du tout ! Ça ne m’intéresse pas», répondent sans s’arrêter la plupart d’entre eux. Surpris par cette question qui leur paraît incongrue, certains se contentent d’un sourire désolé et d’un vague bras d’honneur pour exprimer leur désintérêt.

Dans les villages de cette vallée enclavée, qui cumule toutes les caractéristiques de la France des oubliés, la candidate du RN est arrivée partout en tête au premier tour, avec des scores supérieurs à 40 %. Elle sera probablement majoritaire dimanche. Certains élus confient qu’il