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Libération
Prime aux sortants

Aux législatives, les ex-LR s’en tirent bien

Les six députés sortants ayant quitté la rue de Vaugirard pour la macronie se sont tous qualifiés pour le second tour. Presque partout, leurs opposants du parti de droite sont largement recalés.
Eric Woerth à Nanterre (Hauts-de-Seine), en avril. Le député maintient son score de 2017. (Sarah Meyssonnier/Reuters)
publié le 13 juin 2022 à 12h23

Ils n’ont plus le même maillot, mais ils sont bien partis pour conserver leurs sièges. Les six députés ayant quitté LR pour rejoindre le bloc présidentiel réuni sous la bannière Ensemble se sont bien tirés du premier tour des législatives. Dénoncés comme des «traîtres» et des opportunistes par leur ancien parti, ils n’ont pas souffert de la concurrence des candidats que leur a opposés celui-ci.

Premier à changer de bord dès février, Eric Woerth n’améliore pas son score de 2017 (27%). Mais l’ancien ministre de Nicolas Sarkozy est en position favorable face à sa concurrente du RN, dans la 4e circonscription de l’Oise. Dans les Hauts-de-Seine, Constance Le Grip (36%) est en ballottage très avantageux contre sa concurrente de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes), Julie Barbaux (15,5%). Dans l’Ain, le nouveau ministre Damien Abad sort en tête avec 33,4% des voix. L’ex-chef des députés LR maintient à peu près son niveau de 2017 malgré les accusations de viol portées contre lui.

Dans les Alpes-Maritimes, Marine Brenier (26,1%) devance de presque quatre points sa rivale LR, qu’elle retrouvera au second tour. Dans la Sarthe, Jean-Carles Grelier est largement devant avec 33,7% des voix, contre 22,7% à son adversaire RN. Dans l’Essonne enfin, le sortant Robin Reda (32%) est deuxième derrière la candidate Nupes, l’activiste écolo Claire Lejeune (35%), mais conserve ses chances pour le second tour.

Deux enseignements se dégagent de ces scrutins. D’abord, à l’exception des Alpes-Maritimes, les candidats investis par LR face aux «traîtres» n’ont pas pesé, avec des scores compris entre 4,1% et 13,3%. Ensuite, les sortants transfuges n’ont pas additionné les électorats LR et LREM de 2017. Si certains améliorent leur score, les scores cumulés des deux camps sont partout en nette baisse sur cinq ans, signe de leur absence de dynamique. Dans la 6e circonscription des Hauts-de-Seine, les concurrents LR et LREM cumulaient 63% des voix en 2017, contre 49% aujourd’hui. Chez Abad, ce total passe de 60 à 45% ; chez Woerth, de 62% à 51% ; chez Reda, de presque 55% à moins de 40%.