Le Rassemblement national : premier parti de France… à être touché par l’abstention. C’est en tout cas la thèse défendue en chœur par tous les cadres du parti qui se sont succédé sur les plateaux télé dimanche soir. Visiblement agacés par leur contre-performance, les lepénistes se sont même autorisés à tancer leurs électeurs, coupables de s’être rendus complices du macronisme en ayant préféré aller la pêche plutôt qu’à l’isoloir. La ficelle est assez transparente. Elle permet de relativiser la baffe électorale que la formation mariniste vient de se prendre sans remettre en cause le fond de sa stratégie, alors que le RN a perdu presque dix points au niveau national par rapport à 2015 (28% à l’époque, contre 19,3% aujourd’hui). Il était alors en tête dans six régions contre une ce dimanche.
«Lorsque deux Français sur trois sont restés chez lui [sic] le jour du vote, il est très compliqué d’en tirer des enseignements», a tenté Jordan Bardella sur TF1, blanc comme un linge. L’eurodéputé de 25 ans, tête de liste RN en Ile-de-France et promis à un bel avenir de président par intérim, a des raisons de pâlir :