Cet article est publié dans le cadre du «Libé tout en BD», entièrement illustré par des dessinateurs et dessinatrices à l’occasion de l’ouverture du 50e festival d’Angoulême. Retrouvez tous les articles de cette édition ici, et le journal en kiosque ce jeudi 26 janvier.
A Besançon, dans la nuit du 20 au 21 novembre, après plusieurs jours d’une polémique insensée dont les mairies écologistes font régulièrement les frais, deux militants d’extrême droite, âgés de 20 et 22 ans, ont trouvé utile de peinturlurer de blanc la face jugée trop noire d’une statue de Victor Hugo. A la main en bronze du grand écrivain, les jeunes gens ont, le temps d’une photo, fait pendre une pancarte barbouillée de deux croix celtiques et du slogan suprémaciste américain «White Power». Le cliché s’est ensuite retrouvé sur l’une des principales boucles Telegram néonazies, assorti d’une légende au style prétentieux : «A l’initiative des nationalistes locaux, la statue de Victor Hugo dégradée par la mairie de Besançon (le visage du poète et écrivain avait été teint en marron) a été restaurée et arbore désormais une belle couleur blanche, bien française, bien bisontine, bien XIXe siècle. Ni révisionnisme ni expressionnisme : seulement le romantisme.» Rapidement arrêtés, les deux jeunes se retrouvent vendredi devant le tribunal correctionnel de Besançon, poursuivis pour dégradations avec comme circonstance aggravan