Lundi à 10h30 dans la pizzeria Trattoria San Giorgio de Nancy, Tony fume sa roulée, le regard dans le vide, l’air concentré sur ce qu’il entend via son kit mains libres. Depuis quelques jours, son téléphone surchauffe «On doit être à 50 appels par jour et par personne», estime-t-il à la louche, tout sourire malgré une mine fatiguée. Tony est coordinateur du collectif Taubira pour la Meurthe-et-Moselle : depuis dix jours, il ne vit que pour la course aux parrainages.
Dans le restaurant, Yann, Thomas, Jean-Luc et Bilal, militants et bénévoles, sont eux aussi vissés à leurs téléphones. Ils appellent les mairies ou remplissent des tableaux Excel pour faire remonter l’état de leurs recherches et les doléances des élus. «Bonjour, c’est le collectif Taubira 2022 pour les parrainages» : la voix de Bilal, 19 ans, est moins assurée que celle de ses aînés, mais sa motivation est sans faille.
Pour l’instant, l’aventure présidentielle de l’ancienne garde des Sceaux semble assez mal embarquée à une grosse semaine de la date limite, comme nombre d’autres candidats. Mardi, elle atteignait les 104 signatures de maires d’après le décompte du Conseil constitutionnel. Mais sur le terrain, on garde espoir d’atteindre, dans les dix