A la terrasse du café, un homme en béquilles interrompt notre conversation avec Antoine Diers, pour s’adresser à lui : «Je vous ai reconnu, je regarde C8.» Originaire de l’Aisne, le type est un supporteur d’Eric Zemmour, nouveau héros politique de Diers. A ce dernier, le blessé (entorse de la cheville) souhaite «beaucoup de courage» et évoque son propre père hospitalisé, vivant d’une retraite de misère après avoir travaillé toute sa vie. «Ça me donne envie de chialer. On a la rage, on devient fou quand on entend ce qui se passe, à la télé.» Et de proposer un selfie commun, qu’accepte volontiers Antoine Diers, ravi de cette manifestation d’amitié. Pour celui-ci, total inconnu sorti de l’anonymat il y a quelques semaines, la probable candidature à l’élection présidentielle de Zemmour est un tremplin médiatique inespéré.
Enquête
Antoine Diers, 32 ans, est le type qu’on aperçoit à côté du polémiste d’extrême droite, au second plan : celui qui lève le pouce, flou sur la photo, derrière l’écrivain posant dans les tribunes du Parc des princes ; celui qui défend ses idées sur BFMTV matin, midi et soir ; celui qui débat dans Touche pas à mon poste avec le rappeur Booba. Porte-parole de l’association les Amis d’Eric Zemmour, Diers est surtout chargé, au sein de la petite équipe entourant le non-candidat, de le défendre dans les médias. Dans ce rôle, il ne passe pas inaperçu, avec son improbable look de marquis du XIXe : longue chevelure blonde, moustache qui frise e