A Hénin-Beaumont, ville vitrine du Rassemblement national dans le Pas-de-Calais où Marine Le Pen l’a emporté dès le premier tour, les gens heureux des résultats des législatives n’ont rien à dire, juste un «on est satisfait», un grand sourire, et ils filent. Ils sont rares dans les rues, où la déception est générale. Une dame s’excuse, elle n’a pas regardé les infos : «C’est Marine qui a gagné ?» demande-t-elle. Et devant la nouvelle du score du RN, arrivé troisième, elle s’exclame : «Oh merde ! Elle était pourtant première partout !»
Jules, 48 ans, commercial, rencontré sur le parking du supermarché du centre-ville, baguette de pain à la main, a une dent contre le Nouveau Front populaire : «Comment ça se fait qu’à chaque fois on arrive à monter des coalitions avec des gens qui n’ont rien à faire ensemble ? s’agace-t-il. C’est honteux, ils se mettent ensemble pour sauver leur peau, après s’être insultés pendant toute une campagne.» Il est dégoûté. A l’abribus, un jeune homme est bien d’accord : «Les politiques, ils se mettent contre