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Libération
2022, voyage au centre de l’abstention

Ces électeurs désabusés pour qui voter «ne sert à rien»

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Election Présidentielle 2022dossier
Pendant la campagne présidentielle, «Libé» interroge des groupes de Français qui ont choisi de ne pas ou plus voter. Vont-ils réutiliser leur carte d’électeur en avril? Condensé des propos recueillis à travers l’Hexagone depuis le début de l’année, de Bordeaux à Roubaix, en passant par Toulouse, Oyonnax et Nice.
Dans le centre-ville d'Oyonnax, le 4 janvier. (Bruno Amsellem/Libération)
par Mathilde Frénois, correspondante à Nice, Eva Fonteneau, correspondante à Bordeaux, Stéphanie Maurice, correspondante à Lille, Stéphane Thépot, correspondant à Toulouse, Maïté Darnault, correspondante à Lyon et Lilian Alemagna
publié le 27 mars 2022 à 21h32

Emmanuel Macron a beau faire la course en tête dans cette drôle de présidentielle, celle qui pourrait arriver en tête le 10 avril pourrait être… l’abstention. Selon un sondage BVA-Orange publié il y a une semaine par RTL, près d’une personne sur trois (29%) n’a pas l’intention de se déplacer dans deux semaines. La cuvée 2022 pourrait être donc similaire à celle de 2002 qui détient le record pour une élection de ce type (28,4%).

Libération n’a pas attendu cette fin de campagne pour ausculter ce phénomène politique qui s’ancre dans la société française. Depuis début janvier, rédacteurs et correspondants de notre journal font témoigner de futurs abstentionnistes déclarés. Les raisons de ce non-vote sont multiples : perte de confiance dans les politiques et d’intérêt dans le fonctionnement des institutions, éloignement social, sentiment d’une élection jouée d’avance… Du Pôle Emploi de Cenon (Gironde) à la foire d’Oyonnax en passant par les quartiers populaires de Toulouse et les plages de Nice, voyage dans une France de l’abstention qui s’apprête à rester chez soi ou aller nager les 10 et 24 avril.

Cenon, près de Bordeaux

«On sait déjà que Macron va l’emporter»

A 33 ans, Maureena se souvient avec nostalgie du jour où elle a reçu sa première carte d’électeur. «J’avais 18 ans. Tout était encore possible. J’étais tellement contente d’avoir le droit de voter pour la première fois