L’heure du café – matinal – dans un bar du centre-ville d’Oyonnax, ce mercredi. Une tablée de retraités papote en feuilletant le Progrès. L’«affaire Damien Abad» est en première page du canard local, comme la veille. La discussion s’engage sans tarder. «On sait qu’il aimait les femmes, souffle une vieille dame, qui préfère rester anonyme. Mais de là à les violer…» «C’est difficile à croire, souffle Danièle, retraitée depuis une dizaine d’années. Parce que dans son état, c’est difficile.» «Si c’est pas vrai, c’est dégueulasse», lance une de ses amies. Les interrogations fusent. «On n’y était pas…» répète avec insistance une autre dame dans son coin. Une autre lâche : «Qu’il se débrouille avec la justice !»
Cinq jours après les révélations de Mediapart sur les accusations de viols visant le nouveau ministre des Solidarités, Damien Abad, les électeurs de sa circonscription,