Il n’y a pas que les 577 députés qui ont perdu leur emploi. Dimanche 9 juin, la prise de parole d’Emmanuel Macron a aussi bouleversé le quotidien de quelque 2 000 collaborateurs parlementaires, qui travaillent dans l’ombre des élus. Depuis, beaucoup sont entrés en campagne, souvent bénévolement, dans l’espoir de voir leur député réélu – et leur contrat renouvelé. Mais, à dix jours des législatives, le combat a parfois des airs de bérézina.
«Je ne suis absolument pas confiante», reconnaît Hélène. Depuis plusieurs années maintenant, la jeune femme travaille pour un député de la majorité présidentielle à l’Assemblée nationale. Si elle a décidé d’aller tracter sur le terrain, c’est avant tout pour son employeur, qu’elle «respecte profondément», et parce qu’il faut «toujours se battre contre le RN». Mais au téléphone, elle ne s’en cache pas : «La situation est catastrophique.» Dans cette campagne éclair, les critiques fusent, et la colère se fait sentir à l’encontre du camp présidentiel. «Le principal reproche qu’on nous fait, c’est sur la réforme des retraites, poursuit Hélène. On a l’impression de pouvoir dire ce qu’on veut,