«Chère Anne, cher François.» Quelques minutes avant d’entendre ces mots, nous ne connaissions pas Jean-Paul Leblois, président du conseil départemental de la Haute-Vienne. On se souviendra maintenant qu’il a été le premier, sur la scène du palais des expositions de Limoges, à accoler les noms de la candidate socialiste et de l’ancien président de la République, concrétisant ainsi leur présence conjointe à un meeting. Un évènement de campagne : jusqu’à celui-ci, François Hollande était absent. «Qu’aurait-on dit si je m’étais tu ? interroge-t-il un instant plus tard, accoudé au pupitre comme au zinc d’un bar. Je sais ce que je dois au PS, à ma famille politique. Je suis là parce que je suis socialiste. Anne a du courage, de l’ambition pour tous, elle a donc mon soutien.»
Mais ce mardi soir, François Hollande veut surtout parler de la guerre en Ukraine. Ou plutôt, parler de l’Ukraine pour parler de la France. De la France et de l’Union européenne, plus que jamais nécessaire, de la France et de la menace du non alignement, «l’isolement conjugué à l’inaction», de la France et de la sortie du nucléaire, un promesse dangereuse, de la France et de la dette, qu’il va falloir rembourser. L’ancien président déroule son programme pour l’éducation, la santé, la transition énergétique. On croirait entendre un candidat, jusqu’à ce que le réel ne resurgisse sur scène : «Les électeurs n’auraient de choix que de voter au nom de la stabilité qu’incarnerait mon suc