Comment s’est-on retrouvé dans le bureau de Serge Klarsfeld, à parler de la campagne interne du Rassemblement national ? Vendredi après-midi, il pleut mollement dans une cour du VIIIe arrondissement de Paris. Le vieil homme a installé le siège de sa fondation des Fils et Filles des déportés juifs de France dans ce rez-de-chaussée de la rue de la Boétie. Un appartement avec de vieux tapis qu’un petit chien ronge en grognant. Des tables où s’empilent des livres et de la documentation. Des murs qui disparaissant derrière les unes de journaux en langues étrangères, des distinctions en tout genre, un vaste plan du complexe concentrationnaire d’Auschwitz-Birkenau.
La veille, le couple de chasseurs de nazis avait reçu la médaille de la ville de Perpignan des mains de son maire, Louis Aliot, figure du Rassemblement national et candidat à la présidence du parti d’extrême droite. Ils s’y étaient rendus pour remettre la Légion d’honneur à un ami commun, Philippe Benguigui, président d’une association qui entretient le souvenir du camp de Rivesaltes (Pyrénées-Orientales), surnommé le «Drancy de la zone libre». Devant l’édile lepéniste, Serge Klarsfeld a prononcé un discours : «C’est ainsi