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Extrême droite

Contre-budget : des chiffres à la lettre RN

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Le parti d’extrême droite a dévoilé mercredi son projet pour les finances publiques dans lequel il mélange soutien au patronat, baisse des taxes sans distinction de revenus et lutte contre la spéculation financière, le tout saupoudré de mesures hostiles aux étrangers.

Le président délégué du groupe RN, Jean-Philippe Tanguy, lors de la conférence de presse sur le projet de loi de finances 2025, à l’Assemblée nationale le 16 octobre 2024. (Stéphane Lagoutte/Myop pour Libération)
Publié le 16/10/2024 à 20h55

Jean-Marie Le Pen se prétendait «socialement de gauche, économiquement de droite et nationalement de France», ce qui voulait surtout dire qu’il était politiquement d’extrême droite. Quelques décennies plus tard, le Rassemblement national (RN) ne se définit pas autrement mais, avec 125 députés, des collaborateurs mieux formés et une batterie de conseillers occultes, parfois bien insérés dans les milieux patronaux, le mouvement entend désormais jouer les partis de gouvernement. Et, alors que ses cadres riaient de la prétention des Républicains (LR) à présenter des contre-budgets, impossibles à réaliser sérieusement sans le concours des services de Bercy, les voilà désormais qui dévoilent un projet chiffré truffé de tableaux et d’estimations précises de recettes et de dépenses.

«C’est un budget de rupture avec cinquante années de déficit systématique», a vanté, ce mercredi 16 octobre à l’Assemblée, le député de la Somme Jean-Philippe Tanguy, qui présentait les propositions frontistes en l’absence de Marine Le Pen, sommée de s’expliquer le même jour au tribunal correctionnel de Paris sur de possibles détournements de fonds