Récompenser ses partisans, se venger de ses ennemis. Nouvellement converti à l’orthodoxie budgétaire, le Rassemblement national profite de l’examen du projet de loi de finances (PLF) pour faire d’une pierre deux coups : démontrer son sérieux avec des propositions drastiques d’économies qui auront l’avantage, pour l’extrême droite, d’affaiblir, du même coup, les contre-pouvoirs dans la société civile. Le secteur associatif, avec sa culture de la solidarité et de l’entraide sans condition de nationalité ou d’origine, son attachement à l’éducation populaire, son rôle d’animation démocratique et sa défense des groupes minoritaires, en est un. Il avait échappé aux fourches caudines du RN lors de son précédent contre-budget. L’oubli est réparé : alors qu’en 2024, les députés lepénistes exigeaient 430 millions d’euros d’effort aux associations, il réclame cette année 3,2 milliards d’euros d’économies sur les quelque 11,7 milliards de subventions allouées par l’Etat. Soit une saignée de 27,4 % de sa somme totale.
Dans cette potion traîne un arrière-goût revanchard, éternelle passion de l’extr