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Libération
Reportage

«Dans cette circonscription, c’est faisable» : la gauche espère faire basculer la banlieue cossue de Lille

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Dans la 4e circonscription du Nord, Charlotte Brun, une adjointe de Martine Aubry, porte les couleurs du Nouveau Front populaire. Rejet de Mélenchon, sentiment d’impuissance… Les échanges sur le terrain révèlent le chemin à parcourir pour convaincre.
Charlotte Brun à Lambersart (Nord), le 24 juin. (Thierry Thorel/La Voix du Nord.MAXPPP)
par Stéphanie Maurice, correspondante à Lille
publié le 27 juin 2024 à 17h12

Elle est une circonscription thermomètre : si elle bascule, la 4e circonscription du Nord pourrait être le signal d’une vague de gauche. Réputée imperdable pour la droite, elle rassemble le Vieux-Lille et des communes voisines, Lambersart ou La Madeleine, cossues et paisibles, et a pour députée sortante Brigitte Liso, Renaissance. Charlotte Brun (PS), 47 ans, adjointe à l’éducation de Martine Aubry, la maire de Lille, est partie à la bataille pour le Nouveau Front populaire (NFP). Elle le sait, cela se jouera dans un mouchoir de poche. Aux européennes, le RN s’est placé devant avec 23,9 % des voix. Valérie Hayer est derrière avec 19,21 %, Glucksmann en quatrième position, à 14,09 %. Avec les apports de LFI (9,23 %) et des Ecologistes (8,10 %), la gauche est bien placée, arithmétiquement parlant. Alors, Charlotte Brun, en ce mercredi après-midi de forte chaleur, laboure un terrain électoral propice, le Pacot-Vandracq, le seul à être classé «Quartier politique de la ville» à Lambersart.

Des tours, des résidences réhabilitées, des maisons neuves accolées les unes aux autres, et le parc Jean-Louis Borloo. Hommage au centriste, personnalité régionale et artisan de la rénovation urbaine dans les quartiers populaires, cela dit tout de la droite bon teint de Lambersart. Les mères y profitent du soleil, goûter sous les arbres, avec leurs enfants qui s’aspergent d’eau. Dans le bureau de vote du coin, c’est «20 % pour le RN, 60 % pour nous», résume François Schmitt, le suppléant