Le titre dit tout et résume une bonne partie des premiers éditoriaux et analyses du résultat du premier tour des législatives en France. «La démocratie française parle et elle fait peur», écrit la rédactrice en chef du Temps, Madeleine von Holzen, dans un éditorial sombre du quotidien suisse ce dimanche soir. «Le premier tour des élections législatives en France s’achève sous le regard effaré de ses voisins européens. […] La Suisse ne connaîtra jamais le chaos français, son système et sa culture politiques la protègent de cette effarante débandade. […] Le pouvoir est toujours partagé et le compromis impose au final la modération des idées. La centralisation, qui creuse les écarts, est impossible dans un pays si fédéraliste», rappelle-t-elle.
«Mais la France est une balise politique. Elle a érigé des principes républicains qui placent l’universalisme au sommet de ses valeurs. Ce pilier hérité de la philosophie des Lumières affirme l’existence d’une unité du genre humain et celle d’un Etat de droit pour tous les citoyens. C’est le refus des particularismes, privilèges et inégalités de droits», poursuit le quotidien. «Voir la France s’en éloigner, c’est se mettre à douter de la possibilité d’une société humaniste. C’est le vertige d’une démocratie qui aboutit à ce que certains démocrates redoutent le plus. Car malgré le polissage, le