Jeudi, lendemain de débat d’entre-deux-tours de la présidentielle. Marine Le Pen s’invite dans un relais routier de la zone commerciale de Roye, dans l’est de la Somme. Zéro risque, elle y est en terrain conquis : au premier tour, la ville a voté à 42% pour la candidate d’extrême droite. Bien devant Macron (21%), puis Mélenchon (18%). Des chefs d’entreprise transporteurs l’y attendent, l’un se trouve vers un camion jaune AK-TRANS, société du coin, où est attachée une pancarte marquée «Mise à mort des transporteurs français». Le Pen monte dedans pour un petit tour de trente mètres et quelques coups de klaxon, sous des applaudissements.
Une trentaine de routiers sont présents, un mois après avoir organisé un blocage dans le secteur pour protester contre la hausse des carburants. Le Pen, qui se présente comme «la candidate du peuple» de la «France qui travaille», déjeune ensuite avec eux. Elle y attaque son adversaire en sa position en débat : «Un Emmanuel Macron égal à lui-même, très méprisant, très arrogant, y compris dans sa posture.» «Ça n’a pas étonné les Français qui subissent cette arrogance et ce mépris depuis cinq ans», insiste-t-elle. Et sa contreperformance ? «Quand je suis incisive, je le suis trop, quand je le suis moins, je ne le suis pas assez, rétorque-t-elle. Moi ce qui m’importe, ce n’est pa