Les élections européennes ont révélé une carte de France submergée de brun : de la Bretagne à Aix-en-Provence, en passant par Châteauroux, le Rassemblement national a progressé dans nombre de nouveaux territoires. Vote anti-Macron, sentiment d’insécurité, envie de «tester autre chose»… A travers une série de reportages, Libération explore les raisons d’une telle poussée de l’extrême droite.
Les rues du Plessis-Robinson, dans les Hauts-de-Seine, sont désertes en ce lundi 10 juin pluvieux. Quelques passants ont trouvé refuge à l’intérieur de la brasserie Le P.O., située sur la Grand’Place fleurie. Dont deux amis qui discutent discrètement dans un coin en terminant leur déjeuner. «Je ne suis pas du tout étonnée du résultat des élections européennes ici, glisse Catherine, 64 ans. Avec ce qui se passe au niveau national…»
Dimanche, la commune de 30 000 habitants – dont 25,8 % de cadres et 21 % de retraités, d’après les chiffres de l’Insee – a voté en majorité pour le Rassemblement national lors du scrutin européen. La liste de Jordan Bardella y a obtenu 22,6 % des suffrages exprimés. Ce score local est historique pour le RN dans cette ville située à une dizaine de kilomètres de Paris, dirigée par la droite depuis une trentaine d’années. Le parti de Marine Le Pen a obtenu 6 points de plus que lors des élections européennes