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Libération
Vu de Haute-Loire

Dans les petites communes, l’obligation de parité et de listes complètes pour les municipales ne passe pas : «C’est déconnecté de la réalité»

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Élections municipales 2026dossier
«Libération» a interrogé plusieurs maires sur l’extension aux municipalités de moins de 1 000 habitants des règles appliquées jusqu’ici aux grandes. A un an des élections municipales, ils s’inquiètent de difficultés à venir.
Un maire porte un sac arborant un dessin de Marianne, lors de la 106e session du Congrès des maires, à Paris, le 19 novembre 2024. (Thomas Samson/AFP)
par Elena Roney, envoyée spéciale en Haute-Loire
publié le 11 avril 2025 à 6h37

Alerte démocratique sur les petites communes ? Lundi 7 avril, le Parlement a définitivement adopté une proposition de loi étendant le scrutin de liste paritaire aux élections municipales pour les collectivités de moins de 1 000 habitants. Une réforme qui va concerner 25 000 communes sur les 35 000 existantes en France. Auparavant il ne leur était pas nécessaire de constituer de listes paritaires ou complètes, et les votants pouvaient tout simplement biffer des noms sur les bulletins électoraux (lors d’une élection au système proportionnel, le fait de voter pour une liste électorale et rayer le nom d’un ou plusieurs candidats sur la liste pour ne pas lui donner de suffrage), et les compléter à la main par celui d’une autre liste.

«Vouloir la parité est une très bonne chose», admet Philippe Delabre, maire sans étiquette de Saint-Front en Haute-Loire. Mais pour cet édile, à la tête d’une commune de 413 habitants au cœur du massif du Mézenc, la différenciation entre grande et petite municipalité avait justement son importance : «En ville, il y a suffisamment d’hommes et de femmes motivés pour que cette loi fonctionne, mais dans nos petites communes, c’est compliqué d’arriver à mobiliser assez de monde au moment des élections municipales». Comme lui, ils sont nombreux