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Reportage

Dans leur fief ariégeois, les insoumis face aux assauts du PS: «Ça va être un combat sans merci»

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Election Présidentielle 2022dossier
Le département du sud-ouest a été le seul, hors Ile-de-France et outre-mer, à mettre Jean-Luc Mélenchon en tête le 10 avril. Passé le premier tour, les militants s’attendent à un bras de fer féroce avec le PS pour les législatives.
A Rimont dans l'Ariège, Gisèle Barrière, 70 ans, se méfie des velléités du PS dans un département dominé depuis cinq ans par la France insoumise. (Ulrich Lebeuf/Myop pour Libération)
par Stéphane Thépot, Envoyé spécial en Ariège
publié le 14 avril 2022 à 19h43

Le Couserans, petit paradis pyrénéen des néoruraux depuis la première vague hippie des années 70, a tiré l’Union populaire vers des sommets. La plupart des «villages rouges» qui ont accordé une majorité absolue à Jean-Luc Mélenchon dès le premier tour se concentrent ici, dans le cœur «vert» du parc naturel régional des Pyrénées ariégeoises. A Alzen, les 182 électeurs ont hissé le leader des insoumis à 63 %, loin devant Macron (13 %) et Jean Lassalle (10 %). «Je suis le maire d’une commune ultra-politisée», explique laconiquement Christian Gabet. Ce néorural, devenu producteur de foie gras, a succédé à un cacique local du PS. L’élu préfère toutefois se concentrer sur la rénovation de l’école du village plutôt que de prendre parti. Il a refusé d’accorder sa signature à tous les candidats qui l’ont sollicité, quotidiennement, cet hiver.

Le maire prend surtout garde de ne pas glisser un doigt dans le bras de fer qui s’annonce féroce entre le PS et LFI en vue des législatives en Ariège. «Ça va être un combat sans merci», pronostique déjà Barbara, 43 ans, animatrice auprès des ados du canton qui travaille au village mais vote à Foix, la préfecture. «Je vote normalement communiste, mais là j’ai hésité jusqu’au dernier moment», continue celle qui a finalement glissé