Le Couserans, petit paradis pyrénéen des néoruraux depuis la première vague hippie des années 70, a tiré l’Union populaire vers des sommets. La plupart des «villages rouges» qui ont accordé une majorité absolue à Jean-Luc Mélenchon dès le premier tour se concentrent ici, dans le cœur «vert» du parc naturel régional des Pyrénées ariégeoises. A Alzen, les 182 électeurs ont hissé le leader des insoumis à 63 %, loin devant Macron (13 %) et Jean Lassalle (10 %). «Je suis le maire d’une commune ultra-politisée», explique laconiquement Christian Gabet. Ce néorural, devenu producteur de foie gras, a succédé à un cacique local du PS. L’élu préfère toutefois se concentrer sur la rénovation de l’école du village plutôt que de prendre parti. Il a refusé d’accorder sa signature à tous les candidats qui l’ont sollicité, quotidiennement, cet hiver.
Le maire prend surtout garde de ne pas glisser un doigt dans le bras de fer qui s’annonce féroce entre le PS et LFI en vue des législatives en Ariège. «Ça va être un combat sans merci», pronostique déjà Barbara, 43 ans, animatrice auprès des ados du canton qui travaille au village mais vote à Foix, la préfecture. «Je vote normalement communiste, mais là j’ai hésité jusqu’au dernier moment», continue celle qui a finalement glissé