Des rouges, des jaunes, des bleus, des roses : la table est pleine de macarons. Personne n’ose trop y plonger les doigts mais si l’on n’y prenait garde, on trouverait presque l’ambiance sympathique. Calée dans son fauteuil, Marine Le Pen tire sur sa vapoteuse et divertit la galerie – une poignée de journalistes et de salariés du Rassemblement national – en lâchant quelques vacheries sur les deux ex-frontistes du jour passés chez Eric Zemmour. Nous sommes le 20 janvier, à Fréjus. La telenovela des ralliements vers le concurrent d’extrême droite vient de commencer, servie et resservie jusqu’à plus soif par les équipes zemmouristes et les bandeaux de chaînes d’info. Le surlendemain, le néocandidat va les mettre en scène dans un marché du centre-ville de Cannes.
Avec sa visite en Ehpad et sa conférence de presse dans la salle de réception d’un hôtel sans âme, la campagne lepéniste tient plutôt du documentaire. Solide mais un peu ennuyeux. Elle assume. «J’ai voulu faire une campagne sérieuse, pas une campagne de polémiques, de punchlines, une campagne de terrain, de fond : parler de tourisme, de santé, d’éducation… C’est ce que