Si les dernières législatives ont bien représenté une «immense réussite» pour le Rassemblement national, comme le prétend Marine Le Pen dans Valeurs actuelles, cela ne se ressent guère dans le ton de celle-ci. L’hebdomadaire d’extrême droite ouvre ce jeudi 18 juillet six pages compatissantes à la présidente des députés RN, désormais à la tête d’un groupe de 125 parlementaires, sans compter la quinzaine d’alliés ciottistes. «Il est quasiment impossible, dans une démocratie occidentale, de faire plus de 31 %. Nous réalisons 31,37 % aux européennes, 33 % au premier tour des législatives et 37,5 % au second tour», se félicite l’élue du Pas-de-Calais. «En l’espace de deux ans et demi, nous sommes passés de sept députés à 143 [en additionnant les élus RN et les ciottistes, ndlr]».
«Une majorité de Français floués»
C’est à peu près la seule note positive d’un entretien aux allures d’inventaire après désastre, où la leader du RN s’en prend avec acrimonie à ses adversaires politiques, aux médias et au mode de scrutin, qui ont tous selon elle contribué à faire du scrutin un vaste «abus de confiance» au préjudice de son parti. Par le jeu des désistements au second tour, «on a empêché le parti arrivé en tête, très largement, de disposer du nombre de représentants auquel pouvaient aspirer ses électeurs<