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Libération
Extrême droite

Déclaration de politique générale : le RN ni censeur ni séduit

Gouvernement Bayroudossier
Le parti d’extrême droite s’est déclaré déçu par le discours programmatique du Premier ministre, qu’il ne souhaite cependant pas renverser dans l’immédiat.
Marine Le Pen entre Laure Lavalette et Jean-Philippe Tanguy, à l'Assemblée nationale pendant le discours de politique générale de François Bayrou, le 14 janvier 2025. (Albert Facelly/Libération)
publié le 14 janvier 2025 à 18h40

Ils ne s’attendaient à rien, mais ils ont fait mine d’être quand même déçus. Décidés à ne pas censurer a priori le gouvernement Bayrou, les députés d’extrême droite ont pris leur mal en patience, ce mardi 14 janvier après-midi, et attendu sans broncher que se termine la longue déclaration de politique générale du nouveau Premier ministre. Non sans ironie. «Je suis éblouie, on enterre un tribun, un autre naît», raille Laure Lavalette, députée du Var. Les quelques appels du pied du centriste à leur endroit ? Insuffisants, juge Jean-Philippe Tanguy. «Vous me voyez retourner en Picardie en disant : “coucou, j’ai la banque de la démocratie et la proportionnelle” [deux pistes évoquées par Bayrou, ndlr] ?», s’interroge le député de la Somme en aparté.

Sans grand enjeu, la réponse au nouvel habitant de Matignon a été confiée au numéro 2 du RN à l’Assemblée, en l’absence de Marine Le Pen qui s’est éclipsée sitôt la déclaration de politique générale finie. Dans une allocution hallucinée récitée à un débit mitraillette, Tanguy a plutôt ménagé Bayrou pour tirer sur Macron, «le vide du pouvoir pour un pouvoir avide, le vide de son âme pour une âme avide». «Le macronisme est un trou noir dévorant l’identité de la France pour que notre nation se perde dans son déclin civilisationnel et social», poursuit celui qui sait gré au patron du Modem d’avoir été «prophète» sur certains sujets, comme la dette, ou la crise démocratique. «Hélas, à écouter votre discours ce jour, mes espoirs sont rachitiques», conclut Tanguy.