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Libération
Extrême droite

Déclaration de politique générale : Marine Le Pen offre un sursis et pose des lignes rouges

Le groupe RN a confirmé ce mardi 1er octobre, après l’allocution de Michel Barnier à l’Assemblée nationale, ne pas vouloir censurer a priori le Premier ministre, tout en conditionnant ce soutien passif à trois exigences.
Marine Le Pen à Paris, ce mardi 1er octobre, lors du discours de politique générale de Michel Barnier. (Albert Facelly/Libération)
publié le 1er octobre 2024 à 18h32

C’est l’histoire du corbeau qui a déjà lâché un bout de son fromage et que le renard tente de convaincre d’ouvrir encore plus grand le bec. Avec force compliments, Marine Le Pen a assuré ce mardi 1er octobre à Michel Barnier, après sa déclaration de politique générale à l’Assemblée nationale, que le groupe RN ne le censurerait pas a priori. «Le mouvement national n’entend pas entraîner le pays vers le chaos, vers cette politique du pire qui est le pire de la politique», a promis la députée RN, louant chez le Premier ministre le «sens de la courtoisie […], une qualité qui vous honore» et, chez le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, les «envolées lyriques sur le rétablissement de l’ordre» et les propositions qui «ne sont pas sans me rappeler un certain programme présidentiel».

Derrière les flatteries et les promesses d’être une «force constructive», Le Pen a rappelé ses trois lignes rouges. Les deux premières semblent réalisables : la proportionnelle, sur laquelle Barnier a promis d’engager une réflexion. Mais aussi une réforme de l’immigration au premier trimestre de 2025 et qui reprendrait, a minima, les dispositions de la loi de 2023 censurées par le Conseil constitutionnel. Retailleau s’est d’ores et déjà dit favorable à un tel texte. Dernière ligne rouge : «Toute hausse d’impôt sur les plus fortunés devra être compensée par du pouvoir d’achat sur les plus modestes», prévient Le Pen. «C’est une ligne rouge à ne pas sous-estimer», sous-titre Jean-Philippe Tanguy, son numéro 2 à l’Assemblée, laissant entendre que l’examen du budget pourrait signer la fin du bail de Barnier à Matignon. Preuve que les compliments de maître Renard à monsieur du Corbeau ne sont jamais totalement désintéressés.