Vu l’irruption et la contagion de l’acronyme à l’automne 2018 sur les dos et pancartes des gilets jaunes, il fallait forcément s’attendre à manger du «RIC» dans les programmes de cette présidentielle. La grande majorité des candidats ont donc inséré, dans leurs chapitres dédiés à la démocratie, au moins une proposition de «référendum d’initiative citoyenne». Afin de grandement ripoliner le «référendum d’initiative partagée» possible, sur le papier, depuis la réforme constitutionnelle de 2008 mais qui, dans les faits, est impossible à faire aboutir : les différentes tentatives se sont toutes soldées par un échec, vu le pouvoir laissé aux deux assemblées pour enterrer un éventuel texte d’origine citoyenne qui viendrait – ô miracle – passer la barre d’un cinquième des parlementaires (pour l’initier) et 10% du corps électoral, soit près de 5 millions de personnes (pour la soutenir).
Cet instrument destiné à «donner au peuple le droit de rédiger ou d’abroger une loi sur le sujet qu’il choisit», comme le réclamaient les Gilets jaunes dans leurs «directives du peuple» – la liste rassemblant leurs revendications – a déjà figuré, sous diverse forme, dans d’ancien