Composer, décrocher, raccrocher. Dans les locaux d’une association œuvrant pour la justice sociale à Saint-Denis, les coups de téléphone se répètent, leurs contenus aussi. Consciencieusement, Betty lit pour la troisième fois le script d’appel qui lui a été fourni. «Bonjour, je m’appelle Betty, commence-t-elle avec aplomb. Je suis bénévole pour faire gagner le Front populaire aux législatives, est-ce que vous avez quelques minutes à m’accorder ?» Comme cette jeune femme, un millier de jeunes bénévoles ont répondu présent à la sollicitation des mouvements Citoyens et Victoires populaires (ex-Primaire populaire). Certains sont chez eux, d’autres à Saint-Denis, Marseille ou encore à Lyon pour démarcher les sympathisants de gauches.
«On a dépassé les 5 000 appels cet après-midi, vous avez battu les scores de la matinée !» lance un militant à haute voix. Dans la salle transformée à la va-vite en «call-center», les visages jusqu’alors scotchés sur les écrans et les téléphones se relèvent. Les échos des applaudissements rebondissent sur les murs redécorés aux couleurs du Front populaire. Ce mardi 18 juin, on ne célèbre pas l’appel du général de Gaulle mais les «appels pour un Front populaire».