Nous sommes le 28 novembre 2016 au petit matin. Dans les studios de France Info, le président du comité d’organisation de la primaire de la droite et du centre, Thierry Solère, affiche un large sourire. La veille, l’ancien Premier ministre François Fillon a été désigné candidat du parti Les Républicains (LR) dans une primaire inédite pour la droite dont le second tour a attiré 4,4 millions d’électeurs. «C’est une réussite politique, démocratique. […] On a réussi à mobiliser énormément de monde, se félicite l’alors député des Hauts-de-Seine. Les Français ont compris l’intérêt de cet exercice, car c’est peut-être le prochain président de la République qui a été choisi hier.» Chez LR, tout le monde applaudit alors des deux mains. Quelques mois plus tard, ce sera au tour du Parti socialiste (PS) d’organiser sa primaire ouverte, motivé par la réussite de 2011. A l’aube de la présidentielle de 2017 ce processus de désignation est alors une évidence pour les deux partis dits «de gouvernement» de l’époque. Au PS comme chez LR, le terme «primaire» est clairement inscrit dans les statuts de chaque parti.
Cinq ans plus tard, bien des choses ont changé. Au PS, on décrit désormais la primaire comme une «machine à perdre». A LR, on ne trouve plus, non plus, l’idée aussi géniale. A tel point que la direction se creuse la tête depuis de longs mois pour éviter d’organiser à nouveau une telle élection interne pour la présidentielle de 2022. C’est qu’en 2017, les deux parti