C’est le genre de psychodrame ridicule dont surtout la gauche avait la recette : des politiques d’accord sur l’essentiel mais incapables de se parler et qui se renvoient chacun la responsabilité de la division à coups de grandes pleurnicheries solennelles. Voici désormais l’extrême droite tentée par le créneau. Vendredi, Marine Le Pen, candidate du Rassemblement national, et Eric Zemmour, quasi-candidat lui aussi, ont passé la journée à échanger par Robert Ménard interposé sur l’opportunité d’une rencontre : acceptant de se voir, puis non, puis oui mais pas sur la même modalité. A la fin, c’est le polémiste condamné pour incitation à la haine raciale, plus que jamais en position de challenger, qui tire son épingle du jeu.
«Non à la cuisine politicienne»
Invité ce matin sur RMC-BFMTV, Robert Ménard convie Marine Le Pen et son ami Eric Zemmour à venir se rencontrer dans sa bonne ville de Béziers – terrain plutôt neutre puisque l’édile est soutenu par le RN mais non encarté. «Il faut qu’ils arrêtent de se tirer dans les pattes […], moi je suis un des rares qui parle avec les deux, s’époumone Robert Ménard, qui a un temps essayé de pousser la candidature de Zemmour avant de soutenir celle de Le Pen. Je leur dis : vous arrêtez vos conneries, vous venez chez moi.» Réponse sur Twitter de celui qui vient de démissionner du Figaro mais tient toujours le crachoir quotidiennement dans son émission sur CNews : «J’accepte l’invitation de Robert Ménard et débattrai volontiers avec Marine Le Pen.»