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Racisme

«Donnons un avenir à nos enfants blancs» : un candidat d’extrême droite aux législatives

Poursuivi pour incitation à la haine raciale, le candidat du Parti de la France qui avait affiché ce slogan aux relents suprémacistes a été relaxé, vendredi 31 octobre, le tribunal de Nancy ayant retenu les requêtes en nullité soulevées par la défense.

L'affiche incriminée, lors de la campagne des législatives 2024. (DR)
Publié aujourd'hui à 19h22

Un candidat d’extrême droite aux législatives 2024 et deux militants poursuivis pour incitation à la haine raciale pour une affiche appelant à donner «un avenir aux enfants blancs» a été relaxé vendredi 31 octobre par le tribunal correctionnel de Nancy a-t-on appris samedi auprès de l’avocat de l’antenne locale de la Licra.

Le tribunal a retenu les exceptions de nullité soulevées par la défense des prévenus, le candidat du Parti de la France Pierre-Nicolas Nups et deux autres membres de la formation créée par l’ex-frontiste mégrétiste Carl Lang, et touchant à la procédure. Auprès de l’AFP, Me Stéphane Massé, avocat de la Licra Nancy, a confessé son étonnement : «On est très surpris parce que les exceptions de nullité qui avaient été soulevées ne tenaient pas la route, d’ailleurs le parquet s’était associé à notre position.»

«J’espère que le parquet fera rapidement appel de cette décision. Il est essentiel que la cour d’appel puisse réexaminer les faits et redire avec force qu’il n’y a pas, en France, de place pour les discours qui hiérarchisent les être humains», a aussi réagi auprès de l’AFP Franck Porterat, président de la Licra Nancy.

Le parquet avait requis 100 jours-amende à 10 euros, l’affichage de la décision de justice et trois ans d’inéligibilité contre Pierre-Nicolas Nups. Des peines de prison avec sursis et des amendes avaient été requises pour les deux autres prévenus. En juin 2024, un policier municipal, qui avait aidé à coller des affiches, avait été suspendu de ses fonctions.

10,06% au premier tour

L’affiche portait la signature du Parti de la France, un groupuscule qui n’a présenté qu’un seul candidat aux élections législatives de juin 2024, dans la 5e circonscription de Meurthe-et-Moselle. Elle avait été diffusée en particulier à Neuves-Maisons, commune de 7 000 habitants de cette circonscription. Le maire de Neuves-Maisons, Pascal Schneider, avait porté plainte ainsi que la Licra et SOS Racisme. Son avocate, Me Christine Tadic, a estimé auprès de l’Est républicain le jugement «décevant» et envisagé «d’engager une nouvelle action par la voie civile».

Pierre-Nicolas Nups avait déclaré au journal l’Est républicain avoir «validé» cette affiche qui véhiculait selon lui «un message d’espoir pour notre jeunesse et rien d’autre. Et si l’on y voyait autre chose, il s’agirait d’une interprétation malveillante.» Le candidat avait été éliminé dès le premier tour des élections législatives, en réunissant tout de même 10,06 % des voix. Le scrutin avait été remporté par le candidat NFP, le socialiste Dominique Potier, qui avait dominé le Rassemblement national.