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Maisons d’accueil spécialisée

Droit de vote: à Dinan, des ateliers pour aider des personnes mises sous tutelle avant la présidentielle

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Dans les Côtes-d’Armor, une maison d’accueil spécialisée tente de sensibiliser ses résidents à faire leur propre choix électoral. Depuis une loi de 2019, le juge n’a plus le pouvoir de statuer sur «le maintien ou la suppression» de leur droit de vote.
A Dinan, des personnes handicapées mentales participent à un atelier de sensibilisation sur la présidentielle organisé par une maison d'accueil spécialisée. (Fabrice Picard/Vu pour Libération)
publié le 26 mars 2022 à 8h04

La salle d’activités est tapissée de symboles civiques, legs des séances précédentes : il y a une statuette de Marianne posée sur une urne, un drapeau tricolore, une carte de France, une frise historique… Un pan de mur rappelle quelques-uns des pouvoirs du président de la République, un autre aligne les portraits de tous ceux qui ont occupé la fonction depuis De Gaulle.

Après une rapide révision, place à l’objectif du jour : se familiariser avec la liste des candidats à l’élection présidentielle. «On vous prépare pour la phase finale, ça déconne plus !» lance, aux douze présents, Yoann Le Magadou, coordinateur éducateur à la Maison d’accueil spécialisée (MAS) des Chants d’Eole, à Dinan. Alors, qui se présente ? Dans un premier temps, la confusion règne : «Chirac !», «Mitterrand !», «Simone Veil !» lancent les participants enthousiastes.

Depuis octobre, chaque vendredi, une partie des 72 résidents de cet établissement médico-social pour adultes lourdement handicapés suit un atelier citoyen, pour se préparer à la présidentielle. Une grande première pour eux, tous placés sous tutelle. La loi du 23 mars 2019 a abrogé l’article 5 du code électoral, qui confiait au juge le pouvoir de statuer sur «le maintien ou la suppression du droit de vote de la personne protégée».