Anna, 25 ans, ne mâche pas ses mots. Etudiante à l’université Paris-Panthéon-Assas, elle n’épargne ni Emmanuel Macron ni sa politique, qu’elle a vu glisser vers la droite depuis le départ d’Elisabeth Borne. Pourtant, elle a soutenu Macron en 2017. «J’ai même participé à son meeting en mars 2017 à la porte de Versailles à Paris, ajoute-t-elle, même si elle se sent plus proche du Parti socialiste. Je m’en souviens d’autant plus qu’au moment de chanter la Marseillaise, avec les drapeaux européens en l’air, j’ai pleuré.» Mais les deux mandats l’ont profondément déçu. La loi immigration était la goutte de trop.
Constat similaire, quoique plus nuancé, pour ce cadre de la fonction publique au sein d’un ministère. Electeur d’Emmanuel Macron au second tour en 2017, Augustin, 27 ans, l’a soutenu aux deux tours en 2022. Aujourd’hui, il a rejoint le parti En commun, une des ailes gauches de la majorité présidentielle. Si le texte initial de la loi immigration «qui permettait notamment aux bénéficiaires du droit d’asile de travailler» lui convenait, il n’a pas apprécié de le voir adopté avec le soutien de la droite et de l’extrême droite.
«Dans l’intérêt du pays»
Une droitisation confirmée à ses yeux par la composition du gouvernement de Gabriel Attal : les anciennes LR Rachida Dati et Catherine Vautrin l’ont intégré, l’aile gauche comme Olivier Véran, Rima Abdul Malak et Aurélien Rousseau l’ont quitté. «C’est la confirmation de ce dont on se doutait mais auquel on refusait de croire