Les candidats à la peine les critiquent souvent. Dans quelques jours, «vous aurez le dernier sondage et il sera faux» a parié l’insoumis Jean-Luc Mélenchon devant ses sympathisants à Garges-lès-Gonesse (Val-d’Oise), dimanche 2 juin. Ce jour-là aussi, en meeting à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), l’écologiste Marine Tondelier a tenté de se rassurer : «Les sondages nous ont toujours, toujours, sous-évalués !» Dans la même ville, la veille, la tête de liste Renaissance Valérie Hayer exhumait les archives : «Si on avait écouté les cyniques et les sondages, Emmanuel Macron n’aurait jamais été élu».
C’est que les intentions de vote récoltées par les sondages placent la liste Renaissance autour des 15 % – largement derrière le Rassemblement national (RN), de presque 20 points, et quasiment au même niveau que la liste du Parti socialiste (PS). De leur côté, les verts se rapprochent dangereusement de la barre des 5 %, comme le parti Reconquête de Marion Maréchal. Et La France insoumise oscille avec Les Républicains autour de 7 à 8 % à seulement cinq jours du scrutin européen. Mais dans quelle mesure ces chiffres anticipent-ils les résultats du 9 juin ? Comment les lire, et avec quelles réserves ? Libé vous donne quelques clefs.
L’erreur est dans la marge
En faisant attention aux notes de bas de page ! On y trouve, pour chaque sondage, la marge d’erreur. Son importance est telle qu’il est légalement obligatoire de la mentionner : c’est l’intervalle dans lequel peuvent se situer en ré