Pendant la campagne municipale de 2020, la presse devait courir après l’équipe d’Anne Hidalgo pour espérer la suivre en déplacement. Candidate à sa réélection, la maire de Paris ne voulait pas s’embarrasser des micros et des caméras. «Queen Anne», comme certains l’appelaient, pouvait se le permettre. Deux ans plus tard, à l’issue d’une campagne présidentielle aux airs de chemin de croix, c’est son camp qui nous appelle pour nous implorer de ne pas l’oublier : «On peut organiser un déplacement qui colle à un sujet que vous voulez traiter. Je ne sais plus quoi faire…»
Ce contraste ne raconte pas seulement la désillusion d’Anne Hidalgo, il l’explique aussi. Pour comprendre son impasse présidentielle, il faut se souvenir de sa victoire municipale. Celle qu’on disait battue d’avance savoure le changement de regard qu’on pose sur elle. A l’hôtel de ville, elle écoute ceux qui viennent lui conter son destin présidentiel. «Je savais que la question de la présidentielle allait se poser si j’étais réélue, nous racontera-t-elle. Une réélection, c’est vous et ce que vous incarnez. Quand les sollicitations ont été plus fortes, j’ai voulu comprendre ce qu’il se passait et quel était le rapport que les gens pouvaient avoir avec moi.»
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Certaines candidatures sont le fruit d’une force centrifuge. C’est l’envie du premier concerné qui irradie et entraîne les autres autour de lui. Dans le cas d’Anne Hidalgo, c’est son environnement qui semble l’avoir mise en mouvement vers la