Le 6 août 1870, dans la région de Wissembourg, en Alsace du Nord, plusieurs régiments de cuirassiers français menèrent une série de charges héroïques mais vaines contre les lignes prussiennes, deux fois plus nombreuses. Ce fait notable vaut à la bataille de Froeschwiller-Woerth d’être commémorée chaque année par les élus du canton, parfois en présence du sous-préfet, sous l’égide du Souvenir français qui organise la cérémonie. 155 ans après les hostilités, le représentant local de l’association, peut-être inspiré par la fougue de ses prédécesseurs, s’est lancé, à son tour, sabre au clair, à l’assaut du député Rassemblement national (RN) de sa circonscription. Ce qui, dans le Landernau politico-associatif nord-alsacien, a soulevé presque autant de poussière que les sabots des glorieux cuirassiers.
Le 6 août, donc, à Morsbronn-les-Bains, en présence de Théo Bernhardt, élu en juillet 2024, Benoît Sigrist prononce un discours rappelant d’abord la chronologie de la bataille, puis appelant à tirer les «leçons du passé». Pêle-mêle, notre homme dénonce alors la «nouvelle et inquiétante réapparition d’idées extrémistes», des «idéologies brunes et nauséabondes», des «idées sectaires et fascistes», bref des «voix d’extrême droite» qui «ne se situent pas dans cet arc républicain».
Si le nom du député, ni celui de son parti ne sont pas prononcés, l’intéressé se sent immédiatement visé. Dès le lendemain, il publie sur ses réseaux sociaux une vidéo o