Deux CRS passent devant la scène, sous les applaudissements du public. «Allez les loulous !» crie une dame au deuxième rang. «On n’a pas l’habitude», s’étonne le CRS, un brin gêné. A l’extérieur du Florida Palace, dans les quartiers est de Marseille, les hommes en bleu ont rameuté une quinzaine de leurs camions. Ce mercredi 20 septembre au soir, la désormais tête de liste aux élections européennes de Reconquête, Marion Maréchal – «tiens, c’est bizarre, ils ne disent plus Le Pen sur les tracts», note un vieux militant –, vient faire réunion publique aux côtés de Stéphane Ravier, héraut local du mouvement. La police est en force et pourtant, pas l’ombre d’un antifa en vue, comme en rêvaient presque les organisateurs. Autre signe de désintérêt : c’est dans la plus petite salle du Florida Palace, spot préféré de l’extrême droite locale, que les 250 chaises de la soirée ont été installées. La faute à la météo : il a fallu se replier ici en urgence, la réunion publique devait initialement se tenir en plein air, face à la permanence du sénateur Ravier dans le XIIIe arrondissement, mais il pleut sur Marseille.
Ça tombe bien, des parapluies sont en vente sur le stand «Made in France» de l’entreprise «patriote» Terre de France. On y propose aussi des ceintures, des sweats siglés «oriflamme