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Régionales 2021

En Corse, les nationalistes à l’heure du brelan

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Portés à la tête de la collectivité unique en 2015 et disposant de la majorité absolue en 2017, les membres de la coalition Pè a Corsica sont la plus grande force politique de l’île. Divisés en trois camps fin juin, ils devront défendre un bilan mitigé.
L’indépendantiste Jean-Guy Talamoni et l’autonomiste Gilles Simeoni, en décembre 2017 à Bastia pour défendre leur liste d’union Pè a Corsica. (Albert Facelly/Libération)
publié le 21 mai 2021 à 18h55

Qu’est-ce qui a changé dans la vie quotidienne des Corses depuis l’arrivée au pouvoir de la coalition nationaliste Pè a Corsica («Pour la Corse») en décembre 2015 ? Qu’elle soit posée à un élu de l’opposition, à un militant favorable à la majorité, à un journaliste politique ou même à un comptoir de bar, la question amène plus ou moins toujours la même réponse : «Pas grand-chose.» «Il y a des petites avancées : le prix du tarif résident a baissé, quelques mesures ont été prises pour l’accès au logement, plaide Paul, commercial et sympathisant nationaliste de 41 ans. Mais ce sont des choses anecdotiques et on est loin de la révolution : on se rend compte que l’assemblée de Corse a finalement assez peu de pouvoir. Tout ce qui est proposé par les nationalistes est systématiquement refusé par l’Etat. Donc rien n’avance sur les dossiers importants. On finit par se demander s’ils n’étaient pas plus efficaces dans l’opposition…»

De fait, en six ans, les élus de Pè a Corsica ont eu le temps de se heurter plusieurs fois au mur des réalités. Reconnaissance du peuple corse, statut de résident pour lutter contre la spéculation immobilière, coofficialité de la langue, amnistie des «prisonniers politiques», autonomie de