En résumé :
- C’est le Nouveau Front populaire qui est sorti en tête du second tour des élections législatives dimanche soir (178 sièges), devant le camp présidentiel (150 sièges) et le RN et ses alliés (plus de 142 sièges). Aucun de ces blocs n’a toutefois les 289 députés nécessaires à la majorité absolue.
- Ce sont les insoumis qui pèsent le plus lourd dans l’alliance victorieuse de la gauche, avec 71 sièges mais le PS sort revigoré de ce scrutin (61 sièges). Les écologistes devraient tirer leur épingle du jeu avec 33 élus, tandis que les communistes devraient compter 9 députés.
- Le Premier ministre Gabriel Attal a remis sa démission ce lundi matin à Emmanuel Macron à 11 h 30, mais le Président lui a demandé de continuer à assurer ses fonctions «pour le moment» afin d’«assurer la stabilité du pays». Le chef de l’Etat a expliqué dimanche soir qu’il «attendra la structuration de la nouvelle Assemblée nationale pour prendre les décisions nécessaires».
- Retrouvez l’ensemble des résultats par circonscription du deuxième tour des élections législatives 2024 sur le site de Libération. Pour revivre la journée historique de dimanche avec nous, c’est ici.
Jean-Luc Mélenchon veut faire «partie de la solution, pas du problème». Invité sur LCI, le chef des insoumis a tenu à revenir sur la soirée électorale du 7 juillet, racontant son bonheur immense quand les résultats sont tombés. «Soudain, c’est comme si les bleus que j’avais sur le cœur, dans cette campagne où j’ai été tant diffamé, tant mis en cause sans qu’on sache exactement pourquoi, tout ça s’est détaché de moi, c’est tombé comme du bois mort». Sur sa potentielle nomination à Matignon, Jean-Luc Mélenchon a réitéré de pas vouloir s’imposer. «Je fais partie de la solution, pas du problème», a-t-il déclaré, pourtant considéré par certains, y compris à gauche, comme trop clivant. Pour lui, c’est un insoumis qui doit être nommé premier ministre. Concernant une possible coalition avec d’autres forces politiques, le triple candidat à la présidentielle précise que le programme du Nouveau Front populaire «ne peut pas être découpé en morceaux». «Ce pays souffre des mensonges de ses dirigeants qui promettent certaines choses, mais en font d’autres», a-t-il prévenu.
Sur France 2, François Ruffin veut créer une «maison commune» pour rassembler la gauche. C’est en «homme libre» qu’il est venu face à Caroline Roux, a-t-il affirmé - comprendre, sans représenter un des partis du Nouveau Front populaire. Sur France 2, François Ruffin a surtout voulu présenter sa volonté de créer «une maison commune» à l’Assemblée nationale, qui rassemblerait des députés insoumis, communistes, écologistes et socialistes. Cette «maison» devrait aussi vivre en dehors des institutions, «dans la société». Mais il est resté flou sur ses fondations, malgré de nombreuses relances. Tout au plus parle-t-il d’une «coopérative politique». Est-ce que les groupes Ensemble et LR pourraient y participer ? «Je parle avec tout le monde, mais ma famille, c’est la gauche, la gauche large», a-t-il balayé. Avant d’enjoindre Emmanuel Macron à nommer un Premier ministre venant de gauche. Ruffin serait-il tenté par Matignon ? Là encore, il a vite écarté la question. «Non, c’est n’est pas moi, pas le sujet.»
Allo, Macron : la une de Libé mardi.
Allo, Macron ? C'est la une de @Libe mardi.
— Libération (@libe) July 8, 2024
Arrivée en tête des législatives dimanche, la gauche revendique de gouverner le pays, tandis que le Président, misant sur une division du Nouveau Front populaire, joue la montre. pic.twitter.com/asmflf0uQe
Pour Bardella, le RN est la «première force politique du pays» et le dépeint déjà comme «l’alternance». Une interview de quelques minutes, dans laquelle celui qui se voyait Premier ministre n’a eu de cesse de critiquer une «alliance contre nature» entre le président et la gauche. Sur TF1, Jordan Bardella a présenté le Rassemblement national comme «la première force politique dans le pays», qui a rassemblé «10 millions de voix». «Avec 37% [des voix au niveau national] le Rassemblement national ne gouverne pas», mais «avec 25% l’extrême gauche est aux portes du pouvoir», a-t-il dénoncé. Jordan Bardella a concédé, aussi, «quelques erreurs de casting » - les fameuses brebis galeuses que Libé a recensé par dizaines - qui lui ont «coûté cher» et précisé qu’un député -sans en donner le nom - ne siégerait pas avec le Rassemblement national. Le président du parti d’extrême droite se projette déjà vers l’avenir : «Il y a un parti unique qui a émergé de Philippe Poutou à Edouard Philippe (sic) [...] nous allons préparer l’alternance.»
Pour Bruno Retailleau, «la marque LR est morte». Invité sur le plateau de TF1, le président des Républicains au Sénat a martelé le projet de la droite traditionnelle : moins d’immigration, moins de dépenses publiques, moins de charges et de normes, plus de fermeté économique et plus de sécurité. Interrogé sur une potentielle coalition pour contrer l’extrême droite à l’Assemblée, où les Républicains sont désormais la quatrième force, Bruno Retailleau se veut très clair : «est-ce que vous nous voyez gouverner avec la gauche ? Nous ne sommes d’accord sur rien». Même Edouard Philippe (Horizons) et Gérald Darmanin (Ensemble), ne trouvent pas grâce à ses yeux, le sénateur estimant que le premier a aggravé la dette de la France et que le second n’a pas réussi à diminuer l’immigration en France. Finalement, Bruno Retailleau reconnaît que la «marque LR est morte», appelant de ses vœux la reconstruction d’un «grand parti de droite».
Marine Tondelier ne se «pose pas la question de ‘avec qui’ mais ‘pourquoi faire’». Invitée de L’Evenement sur France 2 ce lundi soir, la cheffe de file des Ecologistes a vanté une méthode prudente quant à la suite des législatives. «On n’est pas dans un truc de stress, de course de vitesse, on prend le temps pour faire les choses bien», dit Tondelier à propos de la constitution d’une majorité où la gauche aurait toute sa place. «Depuis le début, je ne me pose pas la question de ‘avec qui’ mais ‘pourquoi faire’», assure-t-elle en renvoyant au programme sur lequel ses députés ont été élus. La secrétaire nationale des Ecologistes a taclé au passage les figures de la macronie qui estiment que le Nouveau Front populaire n’est pas forcément le vainqueur des élections : «Le en même temps a ses limites. On ne peut pas en même temps perdre et dire qu’on a gagné.» Pour Tondelier, «la logique institutionnelle de la France dictait [au Président de la République] d’appeler les chefs de partis du Nouveau Front populaire pour leur communiquer le nom d’un Premier ministre. Il ne l’a pas fait. J’attends une clarification de sa part.»
Sur TF1, Olivier Faure refuse l’idée d’une coalition avec l’ex-majorité. «A trois reprises, aux européennes, au premier et au second tour des législatives, le pouvoir sortant a été battu et les Français ont rejeté la politique menée depuis 7 ans», analyse le premier secrétaire du Parti socialiste sur le plateau de la première chaîne, rappelant que «si personne n’a vraiment gagné, on sait qui a perdu», c’est-à-dire la majorité au premier tour et le Rassemblement national au second. Interrogé sur une possible coalition avec les macronistes, Olivier Faure refuse de s’y résoudre, arguant qu’il n’est pas «dans les combines». Concernant le futur Premier ministre, le chef de file des socialistes estime que le Nouveau Front populaire sera en mesure de proposer un nom d’ici la fin de semaine ou le début de semaine prochaine. En attendant, «il est logique que Gabriel Attal continue». «Quand le président aura la proposition du NFP, il devra se résoudre», a-t-il dit, promettant de ne pas laisser une «forme de vide dans lequel le président s’engouffrerait».
François Bayrou croit à une coalition «de la gauche hors LFI jusqu’à la droite hors RN». « Invité au 20 Heures de TF1, François Bayrou entonne à son tour la musique macroniste de l’élection sans gagnant. «Il y a des gens qui se proclament vainqueur, mais il n’y a pas de vainqueur», assure le leader du Modem. Et lui aussi de plaider pour une coalition qui «va de la gauche hors LFI jusqu’à la droite hors RN». Car il en est persuadé, en votant les Français ont dit «vous vous êtes rassemblés pour choisir avec nous le refus de l’extrémisme, maintenant il faut que vous décidiez de travailler ensemble pour le bien du pays». Pour construire cette entente, Bayrou dit qu’«il n’est pas négociable qu’on défende un ordre républicain, il n’est pas négociable qu’on choisisse le destin européen de la France, il n’est pas négociable qu’on puisse chercher des institutions qui nous feront mieux vivre ensemble», citant la «proportionnelle» aux législatives, qu’il appelle de ses vœux. A propos, de la réforme des retraites : «on peut réfléchir».
Manon Aubry : pour Matignon, «nous avons plusieurs possibilités, y compris au sein de LFI». Invitée ce lundi soir sur RTL, la tête de liste de la France insoumise aux élections européennes, Manon Aubry, a réclamé un peu de patience quant au nom que le Nouveau Front populaire proposerait pour s’installer à Matignon : «Souffrez d’attendre quelques heures. Ce n’est pas comme dans un Qui est-ce ? Est-ce qu’il est blond ? Est-ce qu’il a des moustaches ? Ce n’est pas un jeu, c’est la vie des Françaises et des Français.» Interrogée sur la personnalité clivante de Jean-Luc Mélenchon, que certains à la France insoumise aimeraient voir s’installer à Matignon là où, chez leurs alliés, on l’écarte catégoriquement, Manon Aubry a semblé vouloir ouvrir le jeu : «Nous avons la chance d’avoir plusieurs possibilités, y compris au sein de la France insoumise.» La députée européenne a enfin livré deux «scoops» : «La première chose que nous ferons, c’est d’abroger la réforme des retraites. C’est un décret, c’est faisable en une heure et je ne pense pas qu’il y aurait beaucoup de monde dans les rues pour dire non.» Second «scoop» : «Quoi qu’il advienne, on sera caricaturés.» Mais «tout se passera bien», assure Manon Aubry qui en appelle aux syndicats, aux associations, à la société civile : «Il faut que tout le monde s’en mêle.»
A l’Ehpad d’Aubervilliers, on n’est pas dupes de la «dédiabolisation». «On a échappé au pire, lâche Jean-Pierre, 93 ans, appuyé à son déambulateur. Mais la situation n’est quand même pas facile.» Car même si le RN est arrivé troisième pour ces élections législatives, la présidentielle de 2027 arrivera vite. Et leur score, qu’on le veuille ou non, est historique. Chez les résidentes et résidents de l’Ehpad, il y a comme une envie de remonter les bretelles de celles et ceux qui ont voté pour l’extrême droite. De leur remettre le nez dans un livre d’histoire. Jean-Claude, 76 ans, a été ouvrier dans une usine en Lorraine presque toute sa vie. Chez lui, «la tradition, c’est de ne jamais voter FN.» Il se corrige : «Ce n’est pas une tradition. C’est un devoir.» Il ne peut pas comprendre ces anciens qui votent pour un parti «raciste et antisémite», alors qu’ils «connaissent l’Histoire et la guerre». Et ces jeunes qui tombent en plein dans «la dédiabolisation travaillée» de Marine Le Pen ? S’il se retrouvait face à l’un d’eux, il n’aurait que quelques mots : «C’est un vote terrible et dangereux.» Par Cassandre Leray.
Pour Darmanin, «le Front Populaire n’a pas gagné les élections». Après Sylvain Maillard, c’est au tour de Gérald Darmanin de fredonner la musique d’une coalition centriste excluant LFI et le RN. «Nationalement je pense que personne n’a gagné, affirme le député fraîchement réélu à Tourcoing. Il faut donc éviter la prétention, dans la majorité bien sûr.» L’ancien ministre de l’Intérieur le reconnaît, certains de ses collègues ont été battus car son camp n’a «pas su faire tout ce qu’il fallait». Mais Gérald Darmanin ne compte pas abandonner Renaissance. «Je vais siéger dans le groupe que je représente», assure-t-il. L’ex-premier flic de France n’hésite pas à livrer son analyse des résultats. «Le Rassemblement national a perdu, commente-t-il farouchement avant de bredouiller : Et également le Front populaire.» Ah. Qu’en est-il alors d’un gouvernement de coalition de gauche ? «Il est hors de question de gouverner ou de soutenir une coalition qui aurait un lien quelconque avec la France insoumise et bien sûr le Rassemblement national.» «Il faut demander au Parti socialiste s’il accepte de rompre avec la France insoumise et dans ce cas-là, on pourrait discuter sur des grands sujets.» Mais Gérald Darmanin n’en démord pas. «Aujourd’hui le Front Populaire n’a pas gagné les élections.» Un peu osé quand le NFP est la première force à l’Assemblée et que bien des députés macronistes ne doivent leur siège qu’au report des voix de la gauche.
Le Medef réclame de la «stabilité». Après la CGT et la CFDT (voir plus bas), c’est le Medef qui réagit aux résultats des élections législatives en réclamant, ce lundi dans un communiqué, au gouvernement qui sera nommé après l’élection de la nouvelle Assemblée de mettre en place «une politique économique lisible», exhortant Emmanuel Macron «à faire le choix du pays plutôt que celui des intérêts partisans» : «Le moteur de la croissance ne pourra se rallumer que si le pays poursuit une politique économique lisible et stable, garante de la compétitivité des entreprises et seule capable de restaurer la confiance et d’assurer l’emploi», plaide l’organisation patronale.
La figure de Jean-Luc Mélenchon divise jusque dans un Ehpad d’Aubervilliers. Alors que le pays se demande encore qui prendra les rênes de Matignon si Gabriel Attal quitte son poste, le même débat agite l’Ehpad Constance Mazier à Aubervilliers. Quelqu’un du Nouveau Front populaire ? Jean-Pierre, ancien professeur de 93 ans, gronde : «Pas Mélenchon !» Il lui reconnaît le sens de la parole, le voit comme une «grande figure politique», mais se demande s’il ne serait pas trop clivant alors que la gauche elle-même s’écharpe sur ce point. Assis un peu plus loin, Maurice, 86 ans et maçon dans sa jeunesse, n’est pas d’accord pour un sou. Il estime que la politique française manque de «personnes qui ont de l’expérience», et voit en Mélenchon une personnalité bien rodée sur le fonctionnement de l’Etat. Mais pas que : «Il a toujours été là pour prendre la parole et défendre les droits des plus faibles.» Par Cassandre Leray.
«La France a rejeté l’extrémisme», les citoyens américains le feront aussi, prédit Joe Biden. Le président des Etats-Unis a réagi aux résultats des élections législatives en France, estimant ce lundi que le pays avait «rejeté l’extrémisme» et que «les démocrates le rejetteront aussi» aux Etats-Unis, lors de l’élection présidentielle de novembre. Interrogé par la chaîne MSNBC, Joe Biden insiste : «Je n’ai pas connu de candidat au cours de ma vie qui ait été plus extrême» que son rival, Donald Trump. Après le débat catastrophique du président sortant face au républicain, plusieurs élus mettent en cause l’état de santé de Joe Biden, tandis que les appels à son retrait se multiplient.
«Le futur gouvernement devra faire avec la CFDT», prévient le syndicat. Au lendemain du scrutin qui a placé la gauche en tête, la première organisation syndicale de France salue dans un communiqué publié sur ses réseaux «un sursaut républicain majeur» et annonce rester «mobilisée». «La CFDT est résolue à faire entendre la voix des travailleuses et des travailleurs dans la construction des politiques à venir», prévient l’organisation qui n’appelle toutefois pas à appliquer le programme de l’union de la gauche. Le syndicat assure qu’il «continuera de prendre sa part, avec détermination, aux côtés de tous ceux qui souhaitent agir pour l’intérêt de tous et pas seulement de quelques-uns, en écoutant les salariés et les agents de la fonction publique, en les associant davantage aux décisions qui les concernent, en exigeant que la dignité et le respect qu’ils réclament soient enfin reconnus».
|| COMMUNIQUÉ DE PRESSE || Élections #législatives - Un sursaut républicain salvateur, la CFDT reste mobilisée ! (…)
— CFDT (@CFDT) July 8, 2024
Le pire est évité mais le travail au service d’une société socialement plus juste et écologiquement plus durable doit s’intensifier.https://t.co/1G2PDfJvF6 pic.twitter.com/WuVMtIAlhW
Dans un Ehpad d’Aubervilliers : il est temps de «prendre l’argent aux riches». Ghislaine, 62 ans, bouclettes argentées en queue de cheval, connaît bien le programme du Nouveau Front populaire. Résidente au sein de l’Ehpad depuis ce printemps, elle raconte, en touillant son café, «la pauvreté» vécue durant sa jeunesse, les problèmes de santé qui l’ont presque toujours empêchée de travailler jusqu’à la conduire en Ehpad plus jeune que d’autres mais aussi l’espoir qu’elle place aujourd’hui dans l’alliance de gauche. «Cette victoire est une bonne nouvelle pour le pays», dit-elle en souriant. Elle compte sur le NFP pour «lutter contre la pauvreté, prendre l’argent aux riches, augmenter le Smic…» Tout ce dont elle aurait rêvé bénéficier il y a une trentaine d’années. Par Cassandre Leray.
«Laissez les clés au NFP», lancent les députés insoumis à Emmanuel Macron. Sur X (anciennement Twitter), le groupe parlementaire LFI a interpellé le Président de la République, en réagissant à sa volonté de conserver Gabriel Attal à Matignon «pour le moment». Si le chef de l’Etat cherche «une façon d’assurer la stabilité du pays», ce serait plutôt «en respectant les résultats du scrutin et la victoire du NFP» qu’en maintenant en poste son Premier ministre suggèrent-ils : «Laissez les clés au Nouveau Front Populaire, nous réparerons les dégâts que vous avez faits au pays.»
🔴⚡️ Message à Emmanuel Macron.
— Groupe parlementaire La France Insoumise - NUPES (@FiAssemblee) July 8, 2024
Une façon d'assurer la stabilité du pays ? En respectant les résultats du scrutin et la #VictoireNFP.
Laissez les clés au #NouveauFrontPopulaire, nous réparerons les dégâts que vous avez fait au pays. pic.twitter.com/fb8lRQ261c
Sylvain Maillard (Renaissance) se donne «plusieurs semaines» pour «construire une coalition de majorité relative» sans LFI ni RN. Chacun sa lecture des résultats des législatives. Le député de Paris (Renaissance) Sylvain Maillard a jugé, ce lundi après-midi en arrivant à l’Assemblée nationale, que «les Français ont choisi une Assemblée avec trois blocs de taille relativement comparable». «On doit construire une majorité, ça va être le travail des prochaines semaines pour trouver une coalition de majorité relative» sur «des items importants comme le pouvoir d’achat, la sécurité, avec tout l’arc républicain, pas LFI, pas le RN, tous les autres députés ont vocation à construire cette majorité relative. Ça va prendre plusieurs semaines», a poursuivi auprès de la presse l’ancien président du groupe Renaissance.. «Il faut arrêter cette fadaise de croire que la gauche va construire une majorité», a-t-il encore estimé.
La CGT demande à Emmanuel Macron «d’appeler à la formation d’un nouveau gouvernement» autour du programme du Nouveau Front populaire. Dimanche soir, Sophie Binet considérait que le chef de l’Etat essuyait une «sanction majeure», aujourd’hui l’organisation syndicale appuie ce discours. Emmanuel Macron «a été totalement irresponsable en tentant jusqu’au bout de mettre dos à dos l’extrême droite avec la gauche, contribuant ainsi à la légitimation du Rassemblement National et de son idéologie», fustige la CGT dans leur communiqué publié ce lundi 8 juillet.
En conséquence, la centrale syndicale «demande solennellement à Emmanuel Macron de respecter le choix des urnes» et l’appelle à former un gouvernement pour appliquer le «programme du Nouveau Front populaire […] arrivé en tête», en regrettant «la progression continue du Rassemblement National, qui a obtenu un nombre de député·es record». Le CGT réclame que «les exigences sociales [soient] entendues» par le gouvernement et réclament un retour des services publics et de la valeur du travail. «Pas question que le patronat, qui a brillé par sa complaisance envers l’extrême droite, ait encore gain de cause», martèle l’organisation syndicale. Mardi soir, la CGT rejoindra les autres organisations syndicales dans une réunion en visio pour «continuer à avancer dans la l’unité la plus large» et établir un cap clair dans la lutte sociale.
🗣️ La démocratie et la République ont gagné face à l’extrême-droite !
— La CGT (@lacgtcommunique) July 8, 2024
La #CGT demande solennellement à Emmanuel Macron de respecter le choix des urnes et d'appeler à la formation d'un nouveau gouvernement autour du programme du Nouveau Front Populaire qui est arrivé en tête.… pic.twitter.com/wPCLQTmBxd
Après la défaite du RN, Jordan Bardella «prend sa part de responsabilité». Au micro de France Info et après avoir maintes fois salué une «victoire» de son parti, Jordan Bardella nuance enfin. Le président du Rassemblement national reconnaît qu’il y a encore «des efforts» à faire. Que ce soit sur «la professionnalisation de notre implantation locale» ou «peut-être sur le choix d’un certain nombre de candidats». Antisémites, racistes, complotistes… Dans plusieurs articles, Libération avait révélé les profils parfois inquiétants des poulains du parti d’extrême droite pour les législatives. «Sur quelques circonscriptions, les choix que nous avons faits n’étaient pas les bons», admet Jordan Bardella. Avant d’ajouter : «Je reconnais ma part de responsabilité.»