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Législatives : «Quand j’ai quatre ou cinq brebis galeuses dans mon parti, je les exclus», assure Jordan Bardella

Elections législatives 2024dossier
Après les dépôts des listes pour le second tour et plus de 200 désistements, la campagne entre dans sa ligne droite finale ce mercredi 3 juillet. Les représentants des trois principaux blocs se sont exprimés tour à tour sur BFM.
Jordan Bardella sur le plateau de BFM TV lors d'une émission spéciale d'entre-deux-tours des élections législatives, le 3 juillet 2024. (Capture d'écran /BFMTV)
publié le 3 juillet 2024 à 7h18
(mis à jour le 4 juillet 2024 à 0h24)

En résumé :

  • Les listes finales des candidats pour le second tour ont été déposées mardi soir en préfecture. La gauche a retiré plus de 130 candidats et le camp présidentiel 82. François Hollande a salué mardi soir «la reformation du Front républicain».
  • Une démarche qui a drastiquement fait chuter le nombre de triangulaires : environ une centaine, contre 311 possibles à la sortie des urnes dimanche dernier. Ils seront encore un peu plus de 1 100 candidats dimanche, pour tenter de rejoindre les 76 députés élus dès dimanche dernier.
  • Mercredi soir, Gabriel Attal, Jordan Bardella et Marine Tondelier se sont exprimés tour à tour sur BFMTV, qui a dû acter «l’impossibilité de monter un débat», le RN demandant en vain que le Nouveau Front populaire soit représenté par Jean-Luc Mélenchon.
  • Retrouvez les résultats du premier tour dans la circonscription de votre choix grâce à notre carte interactive. Et toutes les informations et réactions de la journée électorale de mardi sont ici.
il y a 310 jours

« Quand j’ai quatre ou cinq brebis galeuses dans mon parti, je les exclus.» Assailli de questions par les journalistes de BFMTV au sujet des candidats RN qui ont publié des messages racistes sur les réseaux sociaux comme Josseline Liban à Caen ou relancé la polémique sur les binationaux à l’image de Daniel Grenon, député sortant RN de l’Yonne, Jordan Bardella a tenté de se défendre prétextant le manque de temps. « En 48 heures, mon mouvement a investi 577 candidats et nous avons fait ce qu’aucun autre parti n’est en capacité de faire. Alors qu’il y ait une deux trois quatre cinq brebis galeuses...» Minimisant le nombre de candidats de son parti faisant polémique depuis le début de la campagne, le chef de file du RN a assuré qu’ils seraient sanctionnés. «Tous ceux qui tiennent de tels propos seront mis à la porte.»

il y a 310 jours

«Nous aurons la majorité absolue», car «un plus un, en politique ne fait jamais deux», a lancé Jordan Bardella. Une allusion au report des voix entre gauche et macronie qui ne fera pas. «Mettez-vous à la place d’un électeur qui a voté Macron aux legislatives et on vient lui dire, au second tour tu vas devoir voter pour LFI, que le président de la République lui-même comme antisémite et antiparlementaire», a argué le candidat RN. Quant aux désistements, «vous croyez que ca fait honneur à la politique, de vouloir tout faire pour empêcher un mouvement qui a réuni des millions des Français de gouverner ? C’est quoi cette conception de la démocratie, on est des sous-citoyens, des sous-electeurs ?» a-t-il lancé. «Beaucoup de gens qui ont voté pour Emmanuel Macron, n’iront pas voter» pour les candidats LFI, selon lui. Mais il a répété que sans majorité absolue, il n’ira pas à Matignon. «Si c’est pour tomber au bout d’une semaine par une motion de censure, c’est un piège.» Ceci dit, «il nous manque trois ou quatre sièges, on peut envisager que d’autres acceptent de travailler avec nous», a-t-il dit, sans préciser la barre minimale qu’il juge nécessaire.

il y a 310 jours

Jordan Bardella assure que le RN a permis d’éviter un «coup d’Etat administratif». Le président du Rassemblement national a été interrogé sur BFMTV au sujet des «rumeurs» d’un «coup d’Etat administratif» qui aurait été préparé par Emmanuel Macron pour remplacer des préfets, des diplomates, les directeurs de la police et de la gendarmerie nationale. En somme, mettre des personnes de confiance à des postes clés, avant une probable arrivée au pouvoir de l’extrême droite. Selon Jordan Bardella, c’est «évidemment» grâce à «l’alerte» de Marine Le Pen mardi sur France Inter que ce grand chambardement n’a pas eu lieu.

il y a 310 jours

Prisca Thevenot affirme avoir été victime, avec son équipe, d’une «agression lors d’une opération de collage d’affiches». C’était mercredi soir à Meudon-la-forêt, à quatre jours du deuxième tour des législatives, a expliqué l’entourage de la porte parole du gouvernement. «Les forces de l’ordre sont intervenues rapidement. La ministre a pu déposer plainte», a encore indiqué les proches de la ministre. Prisca Thevenot «continuera sa campagne sur le terrain comme prévu jusqu’à vendredi soir». Selon le Parisien, une rixe aurait éclaté entre les colleurs d’affiches et quatre individus, qui ont pris la fuite avant d’être interpellés. Dans la 8e circonscription des Hauts-de-Seine, la porte-parole du gouvernement s’est qualifiée dimanche 30 juin pour le second tour des élections législatives, où elle affrontera la candidate de la gauche Salomé Nicolas-Chavance.

il y a 310 jours

Place de la République à Paris, «Jordan Bardella joue les féministes à deux balles». La nuit tombe petit à petit sur Paris. Pas de quoi décourager ceux qui se trémoussent au rythme de la musique. Non loin des jeunes fans de Tony Hawk qui enchaînent les combos et les tricks, Léa, 40 ans, toise l’assemblée. Elle est féministe depuis toujours et travaille depuis quinze ans dans la publicité. «Les femmes représentent 51% de la population française et on a de quoi faire basculer les urnes. Mais Jordan Bardella joue les féministes à deux balles, et grâce à des discours racoleurs, il récupère le vote de beaucoup d’entre nous.» Birkenstock aux pieds, Léa est en colère. Inquiète aussi. «Heureusement qu’on a réussi à inscrire le droit à l’IVG dans la constitution. À l’époque, ça nous paraissait être un petit luxe. Aujourd’hui on se rend compte qu’un droit qu’on croit acquis peut être menacé avec le RN au pouvoir.» Autour d’elle, Lea veut que les femmes se mobilisent davantage : «le véritable projet du RN, c’est qu’on reste à la maison. Ce n’est pas de nous laisser faire nos vies et encore moins de faire avancer l’égalité entre les hommes et les femmes. Et Dieu sait qu’il y a encore du chemin.» Pendant ce temps, c’est l’un des acteurs du film «Anatomie d’une chute», Swann Arlaud, qui s’époumone au micro listant le programme de la gauche : «le NFP, c’est l’augmentation du smic, le rétablissement de l’isf, l’indexation des salaires sur l’inflation, le retrait de la réforme des retraites.» Par Charles Delouche Bertolasi.

il y a 310 jours

«Mon gouvernement est prêt», lance Jordan Bardella. Le président du RN a réaffirmé sur BFMTV que s’il devenait Premier ministre, il avait tous les noms de ses futurs ministres en tête «avec des personnalités du Rassemblement national, mais aussi des responsables de la droite et de la société civile, dans cette alliance avec Eric Ciotti qui aura évidemment vocation à assumer des responsabilités ministérielles». Mais le responsable du RN a refusé de confirmer les noms qui circulent.

il y a 311 jours

Jordan Bardella braque les projecteurs sur Jean-Luc Mélenchon. Interrogé ce mercredi sur BFMTV en tant que troisième et dernier invité d’une soirée spéciale législatives, Jordan Bardella s’est expliqué sur son refus de débattre avec Marine Tondelier. «L’heure n’est pas au spectacle», tente le président du Rassemblement national : «ça fait huit mois que je suis en campagne, je pense avoir fait beaucoup de débats.» Selon lui, seuls trois personnes sont «candidates au poste de Premier ministre » : lui-même, Gabriel Attal et Jean-Luc Mélenchon. Le protégé de Marine Le Pen estime qu’un débat ne peut se faire qu’entre eux trois. Il dit regretter que «tous les responsables politiques cherchent à cacher Jean-Luc Mélenchon dans le placard».

il y a 311 jours

Marine Tondelier accepterait-elle une coalition avec les macronistes et sans LFI ? Impossible, tranche-t-elle sur BFMTV. «Une majorité à l’Assemblée sans le RN et sans LFI, ça n’existe pas, mathématiquement. Travailler avec les macronistes, ce n’est pas du tout ce que j’ai envie de faire. Mais à situation exceptionnelle, mesures exceptionnelles», ajoute-t-elle, sans écarter aucune hypothèse de coalition. «Ce qui se profile, c’est qu’il n’y aura pas de macroniste à Matignon, car il n’aura pas de majorité pour», lance-t-elle. Quant à la proposition de François Ruffin de se concentrer sur trois priorités (ISF vert, référendum citoyen et abrogation de la réforme des retraites), elle a refusé de «partir sur une base minimale». «Dans les pays où il y a des coalitions, ça prend un peu de temps», a-t-elle conclu. «Ce qui compte n’est pas si j’ai envie de le faire, c’est comment on va s’en sortir.»

il y a 311 jours

La place de la République à Paris se vide petit à petit. Alors que débutent les concerts. Bagarre et Zaho de Sagazan doivent monter sur la scène juste avant Izia. Sandwich en main, Clara, 29 ans, psychologue en banlieue parisienne, est venue avec quatre amies. Ce n’est pas la première fois qu’elle vient à un rassemblement place de la République. Elle était déjà là le soir du premier tour. «Dans la 16e circo du XIXe arrondissement, le NFP est passé dès le premier tour, et de fait je me suis sentie un peu impuissante pour la suite.» Sur les réseaux sociaux, la jeune femme a critiqué les candidats Renaissance arrivés en troisième position et qui ne se sont pas désistés. «Mais combien de fois j’ai voté Macron pour faire barrage. À leur tour maintenant de faire de même», martèle la jeune femme. Ce matin, elle était fatiguée, grosse semaine de boulot. Mais la vue d’un post sur Instagram lui a «noué le bide» : «En janvier 1933, la droite conservatrice allemande s’est inquiétée d’une révolution communiste. Alors, elle a pactisé avec Hitler en imaginant qu’elle allait le garder sous contrôle. Ce n’est pas possible. L’histoire ne peut pas se répéter. Je ne veux pas faire partie de ceux qui ne bougent pas et qui sont du mauvais côté.» Par Charles Delouche-Bertolasi.

il y a 311 jours

Tondelier boucle la boucle sur les impôts. Marine Tondelier sort ensuite des cartons en grand format, avec les gros titres de la presse en 1936, celles qui critiquaient les réformes sociales du Front populaire, pour défendre les propositions économiques de l’actuelle coalition de gauche : «Misère, faillite, bien-être amoindri» : telles étaient les unes de l’époque. «Emmanuel Macron a augmenté la dette de 1000 milliards, mais avec 828 000 millionnaires et 9 millions de pauvres, poursuit la cheffe de file des écologistes. Il a été un Robin des Bois à l’envers : il a enlevé 40 à 50 milliards d’euros d’impôt chez les riches et baissé de 5 euros les aides au logement, réformé l’assurance chômage». Elle a aussi estimé qu’il y avait «de la bonne dette» qui permettant davantage de justice sociale. Interrogée sur les possibles effets pervers d’un blocage de prix, qui a provoqué en certains cas des pénuries, elle a cité le blocage du prix de la baguette jusqu’en 1986 et estimé que la situation le permettait en raison de l’existence de «superprofits» des certaines entreprises.

il y a 311 jours

«Robin des bois à l’envers» : Tondelier dégaine la formule de Ruffin sur les impôts. Questionnée sur la nécessité de ne pas augmenter les impôts, la patronne des écolos lance : «Oui, je sais que les hausses d’impôts c’est pas bien, on apprend ça à l’école». Avant de dégainer une formule chère à l’insoumis François Ruffin. «Le problème sur les impôts, c’est que chaque jour, Emmanuel Macron a été Robin des bois à l’envers. Il a enlevé 40 voire 50 milliards d’euros d’impôts par an aux plus riches, et retiré 5 euros par mois aux plus pauvres avec la baisse des APL», dénonce la verte, «alors qu’on sait que les impôts ont un effet sur le creusement de la dette». Les questions de fiscalité n’étant pas le sujet de prédilection des écologistes, il n’est pas étonnant que Tondelier s’appuie sur la punchline célèbre du fondateur du journal Fakir, premier à lancer l’appel à la création d’un «Nouveau Front populaire» le soir même de la dissolution le 9 juin. «Je serai la porte-parole de l’ensemble des formations du Nouveau Front populaire», avait-elle annoncé en introduction du débat.

il y a 311 jours

Deux candidates RN controversées soutenues malgré tout. Le président départemental du RN en Mayenne a réitéré son soutien à Annie Bell, condamnée dans les années 90 pour «séquestration avec arme» et qualifiée pour le second tour dans la 3e circonscription de la Mayenne. Même marque de confiance envers Paule Veyre de Soras, candidate dans la 1ère circonscription qui avait affirmé qu’elle n’était pas raciste, car elle avait un «dentiste musulman» et un «ophtalmo juif». Le patron du RN mayennais Jean-Michel Cadenas a affirmé que celle-ci a été investie par le Rassemblement National pour des raisons «d’inclusion» et révélé qu’elle souffrait de «problèmes cognitifs».

il y a 311 jours

«On peut faire plus juste» sur les impôts, estime Marine Tondelier. Interrogée sur le programme économique du NFP, la secrétaire nationale des écologistes indique que «chacun [chaque parti du NFP] y a mis du sien, comme dans toute famille recomposée». Elle explique qu’avec les propositions de la gauche unie, 9 Français sur 10 ne paieront pas plus d’impôts : «On peut faire plus juste (...) je pense que certains payent trop d’impôts et d’autres n’en payent pas assez». Et de rappeler que 300 économistes ont validé le programme économique du NFP, qui prévoit de créer 14 tranches d’impôts sur le revenu.

il y a 311 jours

«Je ne vais passer la soirée sur un morceau de rap» : passe d’armes Marine Tondelier-Apolline de Malherbe sur le morceau anti-RN «No Pasarán». Marine Tondelier condamne-t-elle le clip des rappeurs contre le RN, «No Pasarán», et ses paroles violentes et sexistes ? La responsable écolo a dénoncé «la culture du viol dans le rap» et expliqué qu’«on peut être choqué par ce clip». «En tant que féministe il y a des morceaux que je préfère ne pas écouter, je préfère que les garçons ne les écoutent pas, pour ne pas avoir une culture du viol», a-t-elle dit, tout en faisant valoir que ce sont «les codes du rap». «Je ne vais passer la soirée sur un morceau de rap» dont elle a, dit-elle «appris l’existence sur ce plateau», s’est-elle agacée devant l’insistance de la journaliste Apolline de Malherbe. «Le problème de cette élection est ce que disent les candidats» du RN qui veut les envoyer à l’Assemblée, rebondit Tondelier. «Chaque jour il y a une nouvelle surprise, c’est un calendrier de l’Avent», raille-t-elle. Marine Tondelier liste «un candidat qui pose avec une casquette nazie, un autre qui rend hommage à Pétain. Certains sont désinvestis mais heureusement que la campagne ne dure pas trois mois de plus, ils auraient fini avec plus aucun candidat». Elle cite plusieurs cas de propos racistes rapportés par des victimes. «Jordan Bardella dit à tout le monde de se tenir à carreau, vous imaginez s’ils étaient au pouvoir.»

il y a 311 jours

Des responsables musulmans refusent de servir d’«exutoire» face à l’extrême droite. Plusieurs représentants du culte musulman et de la société civile ont alerté mercredi contre le projet de l’extrême droite qui selon eux fait du musulman «un exutoire» et «un bouc émissaire». Lors d’une conférence de presse, ces personnalités ont lancé un «appel républicain» pour une «mobilisation de tous» au second tour des législatives, et pour «défendre les valeurs républicaines dans les urnes, face à l’extrême droite incarnée notamment par le Rassemblement national». «Ces dernières années, d’une manière aussi évidente que pernicieuse, le projet et le langage du Rassemblement national se sont bâtis sur l’invention d’une peur et d’un antagoniste: le musulman», a notamment affirmé le recteur de la Grande mosquée de Paris Chems-eddine Hafiz. Mais «nos concitoyens musulmans ne peuvent pas servir d’exutoire aux problèmes de notre société, dont les causes se trouvent ailleurs».

il y a 311 jours

Rassemblement contre l’extrême droite à Paris : le RN va juste «créer un déchaînement de violences». Francesca et ses deux colocs sont assises par terre au pied de la statue de Marianne. Les trois amies qui vivent dans le XXe ne sont pas des «militantes actives» mais comme tant d’autres croisés ce soir, elles sont venues pour «soutenir le mouvement» même si elles ont conscience que leur présence ici «n’a pas beaucoup d’impact». «Beaucoup de gens disent aujourd’hui que la gauche est antisémite, que voter à gauche c’est la honte, il y a une inversion des rapports ! Les nazis ce n’est pas nous !», lâche Francesca, 25 ans. Pour ses deux amies qui travaillent dans le monde associatif, le RN va «juste libérer le racisme, la xénophobie et créer un déchaînement de violences. Ce n’est pas en mettant des policiers dans les rues qu’on va régler les problèmes d’insécurité, abonde leur amie, cheveux au carré et septum au nez. Mais plutôt en mettant de l’argent dans l’école qui en a besoin.» Par Jeanne Chedeau-Petiot.

il y a 311 jours

Marine Tondelier pointe le «problème» d’une campagne très masculine. Deuxième à passer ce mercredi sur BFMTV pour cette soirée électorale, la secrétaire nationale des écologistes a pointé le manque de représentantes des trois blocs politiques dans les débats de cette campagne de l’entre-deux tours. «On a eu beaucoup de moments très masculins dans cette campagne, et c’est un problème.» Elle en profite pour tacler Jordan Bardella, qui souhaitait uniquement se frotter à Jean-Luc Mélenchon, estimant que le président du RN a «peur» de débattre avec elle : «Jordan Bardella, ce n’est pas du muscle qu’il a, c’est de la gonflette», taquine l’écologiste.

il y a 311 jours

Attal veut «mettre chacun au pied du mur» sur le budget. «Pour le prochain budget, je ne veux pas de 49.3», revendique Gabriel Attal, comme s’il faisait là une promesse. La réalité est qu’en l’absence de majorité absolue au Palais Bourbon à l’issue du second tour des élections législatives le 7 juillet, le gouvernement ne pourra pas faire l’usage de l’article 49.3 pour faire adopter un texte. Du moins sans risquer d’être renversé par une motion de censure des députés, qui ne craindront plus une dissolution, car selon la Constitution le président de la République ne peut pas dissoudre à nouveau l’Assemblée nationale avant un an. Le prochain budget devra donc nécessairement être voté par la majorité des députés, ce qui pourrait se révéler particulièrement difficile. «Je veux mettre chacun au pied du mur», insiste Attal, alors que c’est plutôt un gouvernement sans majorité qui se trouverait «au pied du mur» pour faire adopter le projet de loi de finance pour 2025 à l’automne. Une véritable date butoir pour former d’éventuelles coalitions.

il y a 311 jours

Pour Attal, la priorité est au «pas de hausses d’impôts». Tout en refusant de répondre au feu roulant de questions sur un éventuel gouvernement de coalition avec la gauche, Gabriel Attal a tracé les lignes rouges pour son parti, en premier lieu refuser toute hausse d’impôt, y compris un «ISF vert». «Nous souhaitons pouvoir continuer à des solutions pour les Français», a-t-il dit, avec pour priorité de «protéger les Français des hausses d’impôt, protéger leur pouvoir d’achat, protéger avec la sécurité du quotidien et en investissant dans l’éducation». Il a aussi répété, comme Emmanuel Macron en Conseil des ministres mercredi matin, que «personne n’imagine que c’est possible de gouverner avec LFI».

il y a 311 jours

Rassemblement anti-RN à Paris : «Le Pen est une sorcière». Pendant que les artistes s’enchaînent sur la scène, Lilia tient dans ses mains un drapeau français. «Le drapeau français n’appartient pas à l’extrême droite. C’est le symbole de la révolution de 1789, on a assimilé la gauche à des gens anti-patriotes. On croit qu’on est anti-français mais les gens de gauche aiment leur pays aussi !» lance-t-elle. À 17 ans, la jeune habitante de Seine-Saint-Denis ressent un «sentiment d’impuissance» car elle ne peut pas voter. «C’est une grande chance d’avoir pu être éduquée politiquement un minimum, d’avoir des parents engagés», dit-elle. Avant de lâcher : «Je le sais depuis toujours que Le Pen est une sorcière». Par Adèle Petit.